La NFL toujours l’objectif no1
Après trois années difficiles aux États-unis, Jérémie Dominique croit être en mesure de repartir du bon pied
Les trois premières saisons de Jérémie Dominique dans la NCAA n’ont pas été un long fleuve tranquille.
L’ancien demi défensif des Spartiates du Vieux-montréal a porté les couleurs des Rainbow Warriors d’hawaii en 2017 et 2018 avant de joindre l’an dernier les Fighting Hawks de North Dakota. Dominique est actuellement à la recherche d’une nouvelle équipe.
« À ma première année à Hawaii, j’étais l’une des deux seules recrues en uniforme en défensive, souligne-t-il. À ma deuxième saison, j’ai obtenu un poste de partant avant de me blesser. Le coordonnateur défensif souhaitait que je revienne au jeu le plus rapidement possible. C’est ce que j’ai fait, mais j’ai finalement dû être opéré à une cheville.
« Le lien de confiance avec le coordonnateur défensif qui était aussi mon entraîneur de position était brisé, de poursuivre le demi défensif de 6 pi 1 po et 192 livres. Il y a eu beaucoup de confrontations. J’ai alors décidé de transférer. J’ai opté pour une équipe du FCS (Football Championship Subdivision) même si j’avais des offres du FBS (Football Bowl Subdivision). Je voulais jouer en 2019 et ne pas m’asseoir. Si j’étais resté dans la FBS, j’aurais dû attendre un an. »
SANTÉ MENTALE
Partant à son premier match à North Dakota, Dominique a vécu des moments difficiles qui l’ont incité à se prévaloir de la règle du « red shirt » afin de pouvoir changer de club de nouveau en préservant ses deux dernières années d’admissibilité.
« J’ai souffert de problèmes de santé mentale, a-t-il confié. Même en changeant d’environnement et dans de nouvelles circonstances, mes problèmes m’ont suivi. J’avais des réactions incontrôlables et explosives même quand ça allait bien. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Ma mère m’a mis sur la piste pour avoir vécu une situation semblable avec mon père. Elle connaissait les signes et savait qu’il y avait quelque chose qui ne fonctionnait pas. Je devais régler mon problème et j’avais besoin d’aide. À Hawaii, je n’avais jamais parlé de mon problème parce que je ne savais pas que j’avais besoin d’aide. »
Quand il a décidé de mettre un terme à sa saison après quatre parties afin de pouvoir changer de club, Dominique a reçu toute l’aide nécessaire. « Tant sur le plan physique que mental, je me retrouve dans la meilleure position que je n’ai pas été depuis longtemps, a-t-il affirmé. J’ai reçu l’aide nécessaire et je suis rétabli de mes blessures. Même si l’équipe souhaitait que je reste et disait avoir besoin de moi, je notais un problème de culture. Je ne sentais pas que c’était du haut niveau dans tous les aspects. Ça ne valait pas la peine de perdre une saison. Avec les deux plus importantes années qui s’en viennent en prévision du repêchage de la NFL, je n’étais pas à l’aise de m’engager à North Dakota. »
MARIAGE
De retour à Montréal depuis le début de la pandémie, Dominique s’est inscrit à trois cours par correspondance à Mcgill. « Je vais obtenir mon diplôme en communication en juin et débuter ma maîtrise à l’automne. Compte tenu de la baisse de revenus, North Dakota ne pouvait pas m’offrir de bourses pour la session d’été. »
École, entraînement et discussions avec des équipes de la NCAA meublent ses journées depuis son retour dans la métropole. Pourrait-il se joindre aux Gophers du Minnesota où son grand ami Benjamin St-juste évolue ? « Je veux me joindre à un programme qui va bien me préparer pour la NFL et je veux gagner, résumet-il. Il y a définitivement de l’intérêt des Gophers. J’ai rêvé un peu tout le temps de me retrouver au sein de la même ligne tertiaire d’une équipe de la NCAA que mon meilleur ami. Je suis confiant d’obtenir une offre d’une équipe du FBS même si je suis conscient que ce n’est pas le meilleur moment pour trouver une équipe. »
Avec le recul, Dominique estime qu’il aurait peut-être agi différemment quand il a décidé de quitter Hawaii. « Parce que j’ai eu plus de temps pour réfléchir, je réalise qu’il y a eu des réactions qui ont été mal interprétées des deux côtés. Je garde néanmoins beaucoup de bons souvenirs de mes années à Hawaii. J’ai rencontré ma blonde, que je vais demander en mariage. »