Changement de cap nécessaire
« Est-ce que tout ça est vraiment nécessaire ? » Anton Stralman a 33 ans et il appartient au groupe des joueurs de la Ligue nationale de hockey qui auraient préféré que la saison 2019-2020 soit annulée et qu’on se prépare pour le lancement de la saison 2020-2021 en octobre.
Une solution intelligente.
Mais Stralman devrait savoir que l’argent amène les investisseurs à prendre des risques énormes.
« Pour des joueurs qui, comme moi, éprouvent des problèmes de santé, il y a de quoi s’inquiéter. Nous sommes vulnérables. Je sais, les plus jeunes en parfaite santé n’ont pas les mêmes soucis que moi (en fait, ils disent profiter d’une grande immunité), c’est différent. Par contre, à 33 ans, tu dois chausser les patins en été, tu dois ensuite te préparer à la prochaine saison qui risque de se prolonger jusqu’en octobre 2021. Est-ce à dire que la carrière prendra fin plus tôt que prévu, avec si peu de temps pour récupérer ? »
Surtout quand il y a une entente de
5,5 millions $ sur la table.
N’en demeure pas moins que la question soulevée par Stralman est pertinente.
MODÈLE D’AFFAIRES À REVOIR
Il ne fait pas de doute que la présente situation invite les directeurs généraux à revoir leur modèle d’affaires, à repenser leurs stratégies relativement aux contrats à renégocier, aux transferts des effectifs, bref, à modifier la gestion quotidienne en fonction du plafond salarial qui sera alors en vigueur. Combien pourront-ils donc dépenser ?
Bref, le DG du Canadien, Marc Bergevin, devra apporter des changements à son plan d’attaque. Les prochains événements l’y obligeront.
Il avait déjà une idée des actions qu’il s’apprêtait à prendre, notamment en prévision du repêchage des joueurs amateurs, des rachats de contrat, du marché des joueurs autonomes sans restriction et des négociations avec plusieurs joueurs. Sauf que l’agenda n’est plus le même. Les pertes encourues en raison de la COVID-19 forceront les équipes à instaurer leur propre plafond salarial. Cependant, Bergevin n’aura pas ce problème. Sauf que des équipes devront peut-être effectuer des ventes de garage.
NOUVELLE ÉVALUATION ?
Les priorités ne changent pas à première vue. Cependant, est-ce que le retour au boulot pourrait influencer l’évaluation de certains patineurs ?
Max Domi par exemple. Avant la pandémie, il était un joueur qu’on s’apprêtait à exposer dans la vitrine. Mais peut-il améliorer son statut avec une performance impressionnante contre les Penguins de Pittsburgh ? Et comment !
Tomas Tatar souhaite demeurer à Montréal. Il aura lui aussi l’occasion de fournir des arguments encore plus convaincants. Son trio n’a apporté aucune contribution pendant la saison régulière face à Sidney Crosby et compagnie.
FAIRE LA DIFFÉRENCE
Par ailleurs, on croit que Carey Price pourrait « voler » cette série. C’est possible. Par contre, historiquement, Price a-t-il connu ses meilleurs moments en début de saison ? Pas vraiment. Rappelons qu’au retour au travail, les joueurs n’auront pas compétitionné depuis le 11 mars. Comment se comporteront les vétérans ?
Par conséquent, pour les patineurs, ce sera l’occasion de faire la différence, surtout ceux qui sollicitent une nouvelle entente pour la saison 2020-2021, notamment Gallagher, Danault, en plus de Tatar et Domi.
Il s’agit d’une occasion unique… c’est carrément de la science-fiction. Plutôt que d’être sur la touche jusqu’à la prochaine saison, ils se retrouvent sous les projecteurs.
Bergevin dit souvent : « Aux joueurs de plaider leur cause et je réagirai en conséquence. »