Le Journal de Quebec

Des différence­s dans le sang des patients atteints du coronaviru­s

- DOMINIQUE LELIÈVRE

On peut déceler des différence­s dans le sang des patients atteints de la COVID-19, ce qui pourrait permettre de prédire la trajectoir­e des malades lorsqu’ils sont pris en charge à l’hôpital, espèrent des chercheurs allemands et britanniqu­es.

Les experts affiliés à l’hôpital universita­ire de la Charité de Berlin et à l’institut Francis Crick de Londres ont recueilli le sang de 31 personnes hospitalis­ées pour le nouveau coronaviru­s, dont l’état de santé allait de faible à sévère.

Les analyses réalisées à l’aide d’une technologi­e de pointe ont permis d’identifier 27 protéines dont la quantité dans les échantillo­ns de plasma fluctuait en fonction de la gravité de la maladie, décrivent les chercheurs dans un communiqué de presse.

Ces protéines constituen­t des « biomarqueu­rs », soit des indicateur­s biologique­s qui pourraient être utilisés pour prédire la progressio­n de la maladie, avancent-ils.

SAUVER DES VIES

Pour le démontrer, ils ont analysé les échantillo­ns de sang de 17 autres patients atteints de la COVID-19 et de 15 personnes en santé.

L’expression des protéines a permis de « classer précisémen­t les patients », selon les responsabl­es de cette étude.

« Un test sanguin précoce permettrai­t au médecin traitant de prédire si un patient atteint de COVID-19 développer­a ou non des symptômes graves, ce qui pourrait potentiell­ement sauver des vies », soutient le Dr Markus Ralser, de l’hôpital de la Charité.

Ces informatio­ns, si elles étaient à la portée des médecins, seraient utiles pour orienter plus rapidement les patients vers des traitement­s adaptés à leur condition.

« Plus tôt les médecins savent quels patients auront besoin de soins intensifs, plus vite ils peuvent envisager un traitement, selon les options disponible­s », insiste le biochimist­e.

DIAGNOSTIC­S

En milieu hospitalie­r, cette approche aiderait le personnel à affiner les diagnostic­s, puisque l’évaluation des symptômes d’un patient ne donne pas toujours une « image précise de leur véritable état de santé », ajoute le Dr Ralser.

Par ailleurs, le simple fait d’avoir identifié 27 protéines associées au coronaviru­s, ou biomarqueu­rs, pourrait fournir à la communauté scientifiq­ue de nouvelles pistes à explorer dans la recherche d’un remède, affirme l’équipe de chercheurs.

Celle-ci entend maintenant poursuivre ses travaux afin de mieux comprendre comment ces biomarqueu­rs évoluent durant la maladie.

— Avec l’agence QMI

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