UN DRÔLE DE RETOUR AU BOULOT
Le Rouge et Or a repris l’entraînement hier au PEPS
Malgré le vent d’incertitude qui souffle sur la présentation de la prochaine saison, les sourires étaient radieux, hier, alors que le Rouge et Or de l’université Laval a tenu son premier entraînement depuis que la santé publique a permis le retour des sports collectifs extérieurs.
Entre 20 et 25 joueurs ont participé à l’entraînement du matin et un groupe similaire a fait de même en après-midi. Les joueurs ne partageaient aucun équipement et respectaient la règle de distanciation physique.
« Ça fait du bien de revoir les gars, a mentionné le porteur de ballon Joanik Masse. C’est un bon moyen de se motiver. Ce fut long de ne pas se voir et j’avais hâte de recommencer. L’ambiance de s’entraîner avec les gars est spéciale. Nous sommes une famille et on se voit tous les jours. En raison de la pandémie, nous avons été trois mois sans se voir. J’avais été déçu quand nous avions dû arrêter il y a deux semaines après un seul entraînement. »
ÉNERGIE CONTAGIEUSE
Mathieu Robitaille abondait dans le même sens. « Ça me donne de l’énergie de revoir les gars, a indiqué le demi inséré. Pendant le confinement, les entraînements avec les gars sont l’aspect qui m’a manqué le plus. Ça change la dynamique d’être en groupe. Il y a toujours quelqu’un pour te pousser. »
Les joueurs accusaient-ils du retard sur leur forme habituelle compte tenu qu’ils ont dû s’entraîner à la maison ? « Sur le plan cardio, je n’aurais pas été plus en forme s’il n’y avait pas eu la pandémie même si j’ai trouvé le dernier éducatif de Marc (Fortier) difficile, a affirmé Robitaille. La grosse différence est au niveau de la musculation parce qu’on s’est entraîné avec les moyens du bord. »
Qu’en pense le préparateur physique et entraîneur des receveurs Guillaume Rioux ? « L’objectif pendant le confinement était que les gars demeurent actifs et c’est mission accomplie à ce niveau, a-t-il souligné. Leur forme physique était très convenable. En musculation, on a fait du Facebook live et les gars ont pris des initiatives en courant chacun de leur côté. Ça fait du bien de revoir tout le monde. Avec les mesures de distanciation, ça change les procédures puisqu’on prend la température des gars, ils remplissent un questionnaire et ils doivent apporter leurs choses, mais le contenu n’a pas changé. Parce qu’on utilise plus d’espace, la dynamique est différente. J’ai hâte d’être dans nos choses, mais nous ne sommes pas mal pris. D’ici la fin de la semaine, tous les joueurs auront leur sac de sable individuel pour la musculation en plus des bouteilles d’eau et des élastiques. »
INCERTITUDE
L’annulation de la Coupe Vanier freine-t-elle la motivation des joueurs ? « On s’entraîne tellement fort que je vais être motivé tant qu’on peut jouer, a résumé Robitaille. Je serai encore plus motivé parce que la saison, si elle a lieu, sera plus courte. Les objectifs vont changer, mais ça va être la même motivation. »
« Même si notre saison se déroule seulement au Québec, c’est mieux que rien, de renchérir Masse. J’espère que le RSEQ sera patient. »
Rioux estime aussi que la motivation ne sera pas difficile à trouver si le RSEQ tient une saison. « La Coupe Vanier est l’objectif à chaque année, mais nous allons trouver un projet commun, a-t-il assuré. Les gars sont assez compétitifs pour être motivés. C’est important qu’on puisse jouer pour la santé mentale des joueurs et des entraîneurs. C’est définitivement mieux qu’il y ait une Coupe Dunsmore que rien du tout. Je suis content que le RSEQ prenne son temps avant d’opter pour une décision drastique comme l’annulation de la saison. Je suis surpris que les autres conférences aient pris une décision aussi rapidement, mais elles ont sûrement leurs raisons et ce n’est pas à nous de juger. On doit apprendre à vivre avec l’incertitude. »