Québec y songe « très sérieusement »
Horacio Arruda évalue l’option, tandis que des gens manifestent à Saint-jérôme
Malgré la grogne affichée par des récalcitrants, la santé publique étudie « très sérieusement » le port du masque obligatoire dans les espaces publics intérieurs de la province, a fait savoir hier le Dr Horacio Arruda.
« On a des discussions très intenses à ce sujet avec le cabinet du premier ministre », a soulevé le directeur national de la santé publique, lors de son passage à Joliette, dans Lanaudière.
M. Arruda s’est dit « préoccupé par les relâchements » observés dans les derniers jours, en faisant entre autres référence aux événements survenus en Montérégie.
« On a toujours voulu avoir une approche par étape et faire confiance à la population. Mais je dois avouer que ce que je vois comme comportements généralisés… les gens ont oublié [la présence du virus]. On va avoir à se poser de sérieuses questions », a-t-il ajouté.
Des soirées privées tenues le week-end dernier sont à la source d’éclosions au bar Mile Public House du Quartier DIX30, à Brossard, ce qui a suscité l’ire de la santé publique.
« Ces relâchements peuvent être la genèse d’une flambée des cas. Les partys qui se font avec 40-50 personnes génèrent de plus en plus de contacts étroits et de cas. On n’est pas revenus à l’ère PRÉ-COVID-19. Je sais que je suis rabat-joie », a averti le Dr Arruda.
DES MÉCONTENTS
Ironiquement, au même moment hier, une cinquantaine de manifestants attendaient le premier ministre François Legault à son arrivée au Théâtre Gilles-vigneault, à Saint-jérôme, sur la Rive-nord de Montréal.
« C’est une crise sanitaire imaginaire » ; « des gens malades, il y en a très peu » ; « on ne veut pas être obligé de se faire vacciner » ; « je ne veux pas que ma fille aille à l’école avec un masque », criaient certains alors que d’autres demandaient la tête du directeur de la santé publique.
« Il y a des personnes qui disent : “Ça n’existe pas, le virus”. Je ne peux pas être d’accord avec eux », a réagi M. Legault.
« Mais il y en a d’autres qui souhaitent qu’on tienne compte de la balance des inconvénients. […] Là où je rejoins ces personnes-là, c’est qu’on ne peut pas seulement regarder du côté de la santé. Il faut aussi regarder du côté de la vie », a poursuivi le premier ministre.
LEGAULT OUVERT
Il se dit ouvert à l’idée d’étendre l’obligation du port du masque dans les lieux publics intérieurs au-delà de la ville de Montréal, mais il estime qu’il faut y aller par étape.
Il a ajouté avoir appris en même temps que tout le monde que la métropole allait rendre le masque obligatoire dans les lieux publics intérieurs à partir du 27 juillet.
Bien qu’il ne soit pas contre l’idée, il entend discuter avec la mairesse Valérie Plante de la façon dont le règlement sera appliqué.