Le Festival d’été pourrait ne pas revenir avant 2022
Les dirigeants de l’événement envisagent toutes les éventualités
Le coeur gros à l’idée que la 53e édition du Festival d’été ne prendra pas son envol comme prévu, ce soir, les dirigeants de l’événement estival phare de Québec préparent l’édition 2021 tout en gardant en tête que les retrouvailles avec les festivaliers pourraient être repoussées jusqu’à 2022.
« Si tu connais quelqu’un qui est capable de nous confirmer qu’il va y avoir un FEQ l’année prochaine, on aimerait le rencontrer. »
La boutade lancée au représentant du Journal par la directrice générale Anne Émond illustre le climat d’incertitude dans lequel le FEQ se trouve plongé.
Personne ne se met la tête dans le sable. Sans vaccin ni remède pour venir à bout de la COVID-19, toutes les options sont sur la table, dont une pause de deux ans.
« Ce ne serait pas raisonnable de ne pas l’envisager », admet Mme Émond.
Et s’il y a une édition 2021, aura-t-elle l’envergure à laquelle le FEQ nous a habitués ? Les budgets seront-ils les mêmes ?
« C’est une question à laquelle on ne peut pas répondre, indique Anne Émond. On peut dire qu’on s’est défini un budget avec des hypothèses de ventes et avec ce que sont nos fondements. Par exemple, sera-t-on encore sur les Plaines ? Oui, ça fait partie de notre ADN. »
LE FEQ NE SERA PAS DÉNATURÉ
Dans une perspective où les données de santé publique changent quotidiennement, la COVID-19 a donc forcé le Festival d’été à remettre en question son modèle d’affaires, révèle son programmateur, Louis Bellavance.
« Si nos revenus sont touchés, on va devoir s’ajuster, mais l’important, c’est qu’on a décidé de garder le cap. On ne va pas dénaturer le FEQ. »
Les dirigeants du FEQ sont rassurés par les résultats d’un sondage effectué auprès des festivaliers, lesquels auraient manifesté leur intention de fréquenter l’événement à son retour.
« On a aimé ce qu’on a lu », affirme Anne Émond.
Quant aux têtes d’affiche de l’édition 2020, les liens sont coupés, confirme Louis Bellavance.
« Nous n’avons pas d’obligations envers eux. Cela dit, les artistes qu’on voulait faire venir en 2020, on les aimait beaucoup. On va essayer de les revoir dans un horizon d’un, deux ou trois ans. Chaque cas est différent. »
DÉSESPÉRÉMENT VIDE
En attendant, une visite sur les plaines d’abraham, ces jours-ci, offre une vision désolante pour tous ceux dont le coeur bat habituellement au rythme du FEQ durant les deux premières semaines de juillet.
Pour la première fois depuis des décennies, aucune scène ne se dresse entre les avenues Ontario et George-vi sur les plaines d’abraham.
Le site est désespérément vide. Seuls quelques cyclistes et piétons en troublent la quiétude.
« Venir ici sur le site, ça brasse quelque chose », avoue Louis Bellavance.
De son côté, Anne Émond a une pensée pour les employés du FEQ. « Ce qui me dérange beaucoup, c’est qu’ils ne sont pas là. La démobilisation involontaire est dure à vivre. »