Des experts s’expliquent mal que le masque ne soit pas déjà obligatoire
Pendant que le docteur Horacio Arruda laisse croire qu’il recommandera « assez tôt » le port du masque obligatoire dans les lieux publics fermés partout au Québec, des médecins et experts ne comprennent toujours pas pourquoi ça n’a pas déjà été fait.
« On a toujours dit qu’on préférait convaincre avant de contraindre, mais avec ce que je vois actuellement, je dirais que la balance est en train de pencher vers une action », a déclaré le directeur national de la santé publique lors d’une entrevue avec Pierre Nantel, sur les ondes de QUB radio.
L’épidémiologiste Nimâ Machouf s’explique mal pourquoi le Dr Arruda hésite autant. « Aujourd’hui, la science est avec nous. L’expérience aussi. Je ne comprends absolument pas pourquoi il hésite encore », exprime-t-elle.
« Le gouvernement n’a pas demandé l’opinion du public avant de fermer l’économie. Tout le monde a écouté parce que c’était la chose à faire. Je ne vois pas pourquoi les gens protesteraient contre le masque, qui est nécessaire pour se débarrasser du virus », poursuit-elle.
« Ce n’est pas trop tôt ! Franchement, je ne sais pas ce qui explique les hésitations, a lancé le microbiologiste et infectiologue Amir Khadir. Nous devons cesser notre nombrilisme occidental. Les pays asiatiques ont tous prouvé qu’en matière de contrôle des épidémies respiratoires, ils sont supérieurs à nous. Et tous les experts [de ces pays] l’ont dit : ça prend le masque. Il serait sage, prudent, et une modestie bien placée d’agir comme ils nous recommandent de faire », implore-t-il.
DES CRAINTES
De plus, les vacances de la construction, qui approchent, inquiètent le Dr Arruda.
« Ma préoccupation, ce sont les vacances qui s’en viennent. Les gens vont aller d’une place à l’autre et vont oublier [le virus]. Ils prennent de l’alcool, sont désinhibés un peu, ne portent pas le couvre-visage, ne se lavent pas les mains et ne maintiennent pas les deux mètres de distance », souligne-t-il.
Selon ses dires, le gouvernement aura à prendre des décisions sous peu.