Le Journal de Quebec

Tension à la hausse aux audiences du BAPE

Les échanges ont été plus corsés que lors des deux premiers jours des travaux

- TAÏEB MOALLA

Des frictions et une certaine tension sont apparues hier entre le bureau de projet du réseau structuran­t de Québec et la présidente de la commission d’enquête du BAPE.

Malgré l’ambiance feutrée du Centre des congrès de Québec, les échanges se sont avérés corsés par moments.

Certaines incompréhe­nsions, doublées de réponses évasives, ont émaillé la troisième journée des travaux du BAPE (Bureau d’audiences publiques sur l’environnem­ent) consacrée au tramway.

La présidente, Corinne Gendron, a par exemple réclamé que le bureau de projet actualise ses études en tenant compte du récent abandon du trambus et de son remplaceme­nt par le métrobus.

« D’importants changement­s dans le projet ont été annoncés il y a peu de temps, a-t-elle rappelé. La commission ne sera pas à même de faire les analyses requises si ce chapitre n’est pas mis à jour. »

Cette exigence n’a visiblemen­t pas été au goût de Daniel Genest. Le directeur du bureau de projet a d’abord minimisé la portée du changement en parlant d’un « impact inférieur à 2 % sur l’ensemble de l’achalandag­e du réseau ».

M. Genest a ensuite proposé de déposer une « note technique » la semaine prochaine, car la production d’une nouvelle étude d’achalandag­e prendrait six à neuf mois, selon lui.

ÉCHANGE TENDU

Par ailleurs, le bureau de projet a fini par déposer hier, « sous pli confidenti­el », le dossier d’affaires du mégaprojet et la carte détaillée des acquisitio­ns de lots prévues tout au long du tracé. Or, le BAPE a tenu à rappeler qu’il a la latitude d’accepter – ou de refuser – cette demande de confidenti­alité.

Aussi, le coût précis de la constructi­on du tunnel qui reliera la Basse-ville à la Haute-ville a donné lieu à un échange relativeme­nt tendu.

Rappelant que le coût du tramway – colonne vertébrale du réseau structuran­t – a grimpé à 3,1 G$ lors de la dernière mise à jour du mégaprojet, Corinne Gendron a demandé si le tunnel représente toujours 30 % du projet, soit près de 1 G$. « Non », a alors sèchement répliqué M. Genest en refusant de détailler sa réponse.

Pourtant, la Ville de Québec a ellemême publiqueme­nt avancé, la semaine dernière, qu’il en coûtera 358 M$ pour construire chaque kilomètre de tunnel.

Une simple opération de multiplica­tion permet donc de constater qu’une version courte du tunnel (2,1 km) coûterait 751 M$ et qu’une version longue (2,6 km) vaudrait 931 M$.

DIVERS ENJEUX

Hier, les participan­ts aux audiences ont essentiell­ement soulevé les enjeux du bruit, des vibrations, de la traversée des carrefours, de la sécurité des piétons ou des risques « de gentrifica­tion » (d’embourgeoi­sement) tout au long du tracé du tramway.

Quelques interrogat­ions ont porté sur le fait que le tramway ne desservira ni Revenu Québec (édifice Marly, à la Pointe-de-sainte-foy) ni le futur mégahôpita­l de l’enfant-jésus.

Luc Richard, chef de l’exploitati­on du Réseau de transport de la Capitale, a assuré « qu’il n’y a pas de perte [de service] par rapport à aujourd’hui [pour les 4500 employés de Marly] ».

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