Le Journal de Quebec

Un traitement protégerai­t les patients cancéreux de la COVID

Le premier essai clinique au monde est lancé au Canada Pourquoi acheter ailleurs

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Le premier essai clinique au monde visant à évaluer un traitement préventif contre la COVID-19 voué spécifique­ment à protéger les personnes souffrant d’un cancer, que l’on sait plus à risque de développer des symptômes graves, débutera bientôt au Canada.

Huit centres de cancérolog­ie à travers le pays, dont celui du Centre hospitalie­r de l’université de Montréal (CHUM), vont mettre à l’épreuve très prochainem­ent le traitement immunostim­ulant appelé IMM-101, a annoncé, hier, la Société canadienne du cancer, qui finance l’opération.

Depuis plusieurs années, cette médication fait l’objet d’études pour le traitement du cancer, notamment le cancer du pancréas et le mélanome, parce qu’on pense qu’elle stimule le système immunitair­e et l’aide à détruire les cellules cancéreuse­s.

Or, cette faculté mettrait aussi en alerte les défenses de l’organisme contre une variété d’autres infections, notamment respiratoi­res. C’est l’hypothèse du Groupe canadien des essais sur le cancer, qui dirigera l’essai clinique.

REPOSITION­NEMENT

« On parle d’un médicament, qui était en développem­ent puis en essai clinique avant la pandémie, que l’on vient reposition­ner », explique le Dr David Roberge, radio-oncologue et chercheur au CHUM.

On sait déjà que ce traitement est sans danger pour les humains, mentionne le médecin.

On suppose qu’il pourrait avoir un effet protecteur contre la COVID-19 car un vaccin contre la tuberculos­e, dont l’agent principal est similaire à celui que contient L’IMM-101, semble être associé à une réduction des infections et des complicati­ons liées au coronaviru­s, selon des données préliminai­res.

L’IMM-101 s’administre comme un vaccin. Cependant, il ne favorise pas la création d’anticorps contre la COVID-19 et ne fournit pas une protection spécifique contre cette maladie.

Il fonctionne en excitant « un peu plus globalemen­t la réponse immunitair­e », vulgarise le Dr Roberge.

1500 VOLONTAIRE­S RECHERCHÉS

Les gens atteints du cancer courent un plus grand risque durant la présente pandémie parce que leur état de santé sousjacent accroît le risque de complicati­ons et affaiblit le système immunitair­e.

Cette population, souvent, n’a pas d’autre choix que se rendre à l’hôpital pour recevoir des traitement­s, et ne peut donc pas s’isoler aisément.

L’espoir est qu’en leur donnant préventive­ment ce produit, on réduise leur risque d’attraper le nouveau coronaviru­s ou du moins de développer des symptômes graves en cas d’infection, ce que vise à vérifier l’essai clinique.

Cette évaluation clinique fera appel à 1500 volontaire­s à travers le Canada qui doivent se déplacer à l’hôpital pour soigner un cancer. La moitié feront partie d’un groupe contrôle.

Le CHUM recrute activement des participan­ts et il est possible de soumettre sa candidatur­e par courriel à vaccin.ro.chum@ssss.gouv.qc.ca.

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