Le Journal de Quebec

Davidstea à l’abri de ses créanciers

- MARTIN JOLICOEUR

La montréalai­se Davidstea s’est placée hier à l’abri de ses créanciers, dans une tentative ultime de restructur­ation visant à éviter la faillite.

La Cour supérieure du Québec a accepté la requête de l’entreprise, cotée à la Bourse de New York. Dans les prochains jours, une requête similaire doit être présentée aux Étatsunis en vertu du chapitre 15 de la loi américaine sur la faillite.

DES DETTES DE 140 M$

Selon les documents préliminai­res, déposés par Pricewater­housecoope­rs, le passif de l’entreprise s’élevait à 139,6 M$, en date du 1er février. De cette somme, un peu plus de 116 M$ étaient dûs aux créanciers, des fournisseu­rs et locateurs d’espaces commerciau­x pour la plupart.

L’entreprise en difficulté, qui compte aujourd’hui 231 points de vente au Canada et aux États-unis, a expliqué mercredi recourir à la Loi sur les arrangemen­ts avec les créanciers des compagnies (LACC) afin, dit-elle, « d’accélérer sa transition » vers un modèle de commerce basé sur la vente en ligne et de gros.

« Notre défi consiste à restructur­er notre présence sur le marché nord-américain de la vente au détail afin de réduire les pertes continues causées par les magasins non rentables », a déclaré par voie de communiqué son fondateur, président et chef de la direction, Herschel Segal.

« LA MEILLEURE VOIE »

Ce dernier soutient « qu’une restructur­ation formelle » conduisant à une réduction significat­ive de ses magasins constitue « la meilleure voie à suivre pour assurer le succès et la pérennité à long terme » de l’entreprise.

Pour Frank Zitella, chef de la direction financière et de l’exploitati­on du détaillant le « déclin pluriannue­l » des ventes de l’entreprise n’offrait d’autres choix à la direction que de se tourner rapidement vers la vente en ligne.

En juin, l’entreprise révélait n’avoir payé aucun loyer depuis avril. Il est à prévoir qu’un nombre important de ses magasins pourrait ne jamais rouvrir.

À New York, le titre de Davidstea a reculé de près de 12 %, pour s’établir à 0,79 $ US en fin de séance hier. Depuis le début de 2020, sa valeur a chuté de 45 %.

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