Le Journal de Quebec

VIA Rail licencie 1100 travailleu­rs

Le transporte­ur ferroviair­e prévoit un faible achalandag­e dans les mois à venir

- FRANCIS HALIN

VIA Rail licenciera de façon temporaire plus de 1100 travailleu­rs à la fin du mois pour éponger ses pertes financière­s liées à la COVID-19, a appris Le Journal.

« Mon grand-père et mon père ont travaillé dans l’industrie ferroviair­e. Mon père a travaillé chez VIA Rail, alors... », a confié avec émotion au Journal Thomas Donahue, ouvrier non spécialisé hier à la Gare Centrale.

Au total, plus de 1000 commis de billetteri­e et agents de bord de partout au pays seront remerciés le 24 juillet, en plus d’une centaine à la maintenanc­e. Quelque 200 cadres pourraient aussi perdre leur emploi dans la même vague.

Lors du passage du Journal en début d’après-midi, hier, les travailleu­rs de VIA Rail étaient dans le flou. Certains avaient entendu des rumeurs, sans plus, mais le malaise était palpable près des quais.

« Avant le blocus, tout était beau, l’ambiance était belle. Je pensais faire mes 35 ans chez VIA Rail et prendre ma retraite là comme mon père », a ajouté Thomas Donahue, qui adore son travail et espère ne pas faire partie de ceux qui vont le perdre.

« DÉCISIONS DIFFICILES »

Hier, VIA Rail a confirmé en fin de journée l’informatio­n révélée en matinée par Le Journal, ébruitée par des sources syndicales.

« Malheureus­ement, comme nous ne prévoyons pas observer, dans un futur immédiat, un achalandag­e similaire à celui avant la pandémie, nous avons dû prendre des décisions difficiles pour faire face à la situation à mesure que nous comprenons mieux les effets de la pandémie sur nos opérations », a indiqué par communiqué Cynthia Garneau, présidente et chef de la direction.

VIA Rail s’est dite consciente de la situation très difficile pour les employés touchés et leurs familles. Elle a promis de prendre soin d’eux.

« L’année courante a été remplie de défis sans précédent. D’abord avec les blocus en février dernier et maintenant avec la pandémie actuelle, nous avons fait tous les efforts possibles pour protéger nos employés aux mieux de nos capacités des impacts des réductions de services », a ajouté son numéro un.

De son côté, Jerry Dias, le président national d’unifor, qui représente les travailleu­rs, était choqué par la nouvelle, qui a eu l’effet d’une douche froide.

« Bon nombre de travailleu­ses et travailleu­rs de chemins de fer sont rentrés au travail dans les premières semaines de la pandémie et continuent d’offrir des services malgré le risque pour leur propre santé. Ils ne méritent pas moins que le gouverneme­nt fédéral honore les avantages établis dans leur convention collective durement négociée », a-t-il déclaré.

Au premier trimestre de 2020, les ventes de VIA Rail ont chuté de 40,2 % en raison de l’interrupti­on des services causée par les blocages ferroviair­es de février 2020 et la baisse de l’achalandag­e et les ajustement­s de services subséquent­s causés par les impacts de la COVID-19.

« JE PENSAIS FAIRE MES 35 ANS CHEZ VIA RAIL ET PRENDRE MA RETRAITE LÀ COMME MON PÈRE »

– Thomas Donahue, ouvrier non spécialisé

 ?? PHOTO FRANCIS HALIN ?? Thomas Donahue, ouvrier non spécialisé, aime son travail chez VIA Rail qui lui permet de s’accomplir dans des tâches manuelles depuis plus de quatre ans. Il ne sait pas encore s’il fera partie du millier d’employés qui seront licenciés le 24 juillet.
PHOTO FRANCIS HALIN Thomas Donahue, ouvrier non spécialisé, aime son travail chez VIA Rail qui lui permet de s’accomplir dans des tâches manuelles depuis plus de quatre ans. Il ne sait pas encore s’il fera partie du millier d’employés qui seront licenciés le 24 juillet.

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