Le Montréal économique étrangement silencieux au sujet d’air Canada
Tandis que le Tout-québec s’élève depuis une semaine contre la décision d’air Canada de mettre fin à plusieurs liaisons régionales, le Montréal économique brille par son silence.
D’ordinaire prompts à se prononcer sur moult dossiers susceptibles d’affecter de près ou de loin la métropole, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) et Tourisme Montréal, pour n’en nommer que deux, ont choisi de n’émettre aucune position publique dans ce dossier, pour l’instant.
Or, les deux organisations, comme d’autres à Montréal, entretiennent des liens étroits avec le principal transporteur du pays. Souvent, Air Canada contribue au financement de leurs activités, ou encore, siège à leur conseil d’administration.
LA FRAGILISATION D’AIR CANADA
Sur ce, le PDG de la CCMM, Michel Leblanc, écarte toute influence d’air Canada, un « commanditaire pilier » de la Chambre, dans sa décision de ne pas s’impliquer dans le dossier du transport aérien de régions comme l’abitibi, la Côte-nord, la Gaspésie et les Îles.
La Chambre explique en outre ne pas prendre position généralement sur le modèle d’affaires d’entreprises en particulier. « Nous ne sommes pas contre la recherche de solutions au problème des transports en région, bien au contraire, dit-il. Comme c’est aussi clair que nous nous préoccupons aussi de la fragilisation d’air Canada, lorsque comparée à ses concurrents. »
QUESTION DE PRIORITÉS
Il en va de même de Tourisme Montréal qui, croirait-on, serait affecté par « l’abandon » d’air Canada, au moment où l’organisme cherche à convaincre le Québec de visiter la métropole cet été.
Son PDG, Yves Lalumière, assure être sensible à la réalité des régions touchées. Des 11 millions de touristes qu’accueille Montréal, la moitié sont Québécois. « Chaque visiteur compte. Mais au moment où 90 % de l’industrie est tombée, il a fallu faire des choix [réouverture des frontières, imposition de la quarantaine, etc.]. »
Des choix, assure-t-il, qui n’ont « rien à voir » avec la présence au sein de conseil d’administration de Robert Trudeau, premier directeur ventes réseau mondial et marché du Québec d’air Canada.