Des Québécois sur les traces du Che
Journal de Bolivie prend l’affiche aujourd’hui
À l’automne 2017, les cinéastes Jules Falardeau et Jean-philippe Nadeau Marcoux se sont rendus en Bolivie pour filmer les commémorations entourant le
50e anniversaire de la mort de Che Guevara. Mais une fois rendus sur place, les deux complices québécois ont changé leur fusil d’épaule et ont plutôt décidé de se pencher sur la mémoire du Che dans ce pays qui l’a vu mourir.
Le fruit de leur travail se retrouve dans le documentaire Journal de Bolivie, qui prend l’affiche aujourd’hui à Montréal et à Québec. Pour ce film, Jules Falardeau (le fils du regretté cinéaste Pierre Falardeau) et Jean-philippe Nadeau Marcoux ont notamment suivi une bande d’anciens « guévaristes » qui ont fait la Route du Che, un pèlerinage à pied dans les montagnes boliviennes, pour comprendre « l’essence » du célèbre révolutionnaire. Les deux Québécois ont aussi donné la parole à de jeunes muralistes boliviens qui se servent de leur art pour rendre hommage au Che.
« Ces muralistes ont 25 ou 30 ans et ils n’ont pas connu l’époque du Che, mais ils ont tout de même un immense respect pour lui, souligne Jules Falardeau. Il y a chez les gens qu’on a rencontrés en Bolivie un grand désir de transmission de la mémoire du Che. C’est ce qu’on a voulu montrer dans le film. »
FASCINATION
Né en 1928 en Argentine, Ernesto Che Guevara reste encore aujourd’hui une figure mythique du combat révolutionnaire en Amérique latine. Surtout connu pour avoir été un des dirigeants de la révolution cubaine aux côtés de Fidel Castro dans les années 1950, il a été capturé le 9 octobre 1967, en Bolivie, par l’armée bolivienne. Il a été exécuté le lendemain.
Jules Falardeau dit avoir été frappé par la fascination exercée par le Che en Bolivie en allant y donner des cours de cinéma en 2014.
« J’avais déjà constaté à l’époque l’omniprésence du Che et l’espèce de sentiment de honte que portent certaines personnes en Bolivie, indique Falardeau, qui travaille aussi comme réalisateur pour la plateforme Tabloïd. Même s’ils ne sont pas directement responsables, il y a des gens en Bolivie qui ont le sentiment qu’il est mort par leur faute, parce qu’ils n’ont pas été à la hauteur collectivement. »