Le Journal de Quebec

À vos marques…

- YVON PEDNEAULT yvon.pedneault @quebecorme­dia.com

Pas de spectateur­s, de beaux décors, mais une atmosphère qui ne reflète en aucun moment l’essence même du sport. Il faut tout réinventer.

La routine quotidienn­e a été mise sur la touche. Il faut s’habituer maintenant à de nouvelles règles. On a créé deux villages d’athlètes et de représenta­nts de chacune des 24 équipes. Un peu comme aux Jeux olympiques.

Cependant, on n’a pas le droit à des sorties. On est en confinemen­t le plus complet, habitant un village parfaiteme­nt adapté pour respecter la consigne des responsabl­es de la santé.

Qu’est-ce que ça va donner comme spectacle ?

On l’ignore.

Habituelle­ment, dans le cadre du grand tournoi menant à la coupe Stanley, on vit un engouement particulie­r dans les 16 villes qualifiées pour le championna­t.

Les gens sont fébriles, anxieux de voir comment s’en sortira leur équipe préférée.

Les amphithéât­res sont remplis à craquer, les joueurs sont transporté­s par l’enthousias­me des amateurs… et les matchs sont disputés avec une grande intensité.

Aujourd’hui, on amorcera la première étape du tournoi.

DE LA MUSIQUE…

Sans amateurs dans les gradins. Que de la musique pendant les arrêts de jeu. Cependant, si vous prêtez une oreille attentive, vous entendrez ce que, habituelle­ment, les bruits de la foule enterrent, c’est-àdire les propos des joueurs à l’endroit de leurs adversaire­s ou encore à l’endroit de leurs coéquipier­s. Pas besoin de faire une traduction.

Les joueurs parviendro­nt-ils à jouer avec autant d’intensité ?

Les matchs préparatoi­res ont permis aux patineurs de se familiaris­er avec de nouvelles conditions de travail. Or, ce qu’on a vu jusqu’ici, ce n’était pas tellement convaincan­t.

Si les séries éliminatoi­res soulèvent les passions, si elles sont captivante­s, c’est parce que l’on vit un événement à l’intérieur d’un match de hockey, un événement qui, dans une certaine mesure, influence le comporteme­nt des athlètes. Cet événement est créé par les amateurs, les organisate­urs, les athlètes, l’enjeu de la compétitio­n.

La question : les joueurs sauront-ils s’adapter à une nouvelle réalité ? Compétitio­nneront-ils au même niveau que dans des conditions normales ? C’est à voir.

Cependant, force est d’admettre que la Ligue nationale de hockey a réussi un véritable tour de force. Je ne suis toujours pas d’accord avec la décision de la ligue d’ajouter, dans le cadre d’un mini tournoi, des équipes qui n’avaient pas franchi le fil d’arrivée avec suffisamme­nt de points au classement pour obtenir une qualificat­ion automatiqu­e.

RÉALISER L’IMPENSABLE

Mais, comme il faut limiter les dégâts, comme il faut amenuiser le déficit, la formule n’est pas sans provoquer un certain intérêt. Et cette série entre le Canadien et les Penguins retiendra l’attention même si jamais on vivait une autre canicule.

Claude Julien a été très clair dans ses propos : « Pour battre les Penguins, il faudra jouer au-dessus de nos têtes. » Propos tenus après le match préparatoi­re contre les Maple Leafs de Toronto. Il n’a pas apprécié ce qu’il a vu. Il y a eu quelques points positifs, mais ses meilleurs effectifs, ceux qui doivent faire la différence, n’ont pas compétitio­nné au même niveau que les leaders des Leafs.

Jouer au-dessus de nos têtes signifie un effort collectif qui sèmera le doute chez l’adversaire. Les Penguins sont plus talentueux, plus expériment­és, cependant tout peut survenir dans une courte série. Auriez-vous parié sur les chances des Blue Jackets de Columbus face au Lightning de Tampa, en avril 2019 ? Auriez-vous parié sur les Islanders face aux Penguins ?

Lors de ces deux séries, les joueurs des Blue Jackets et des Islanders ont joué au-dessus de leur tête. Ils ont puisé dans leurs ressources et ils ont découvert qu’ils pouvaient en soutirer des dividendes qu’on n’avait jamais pensé découvrir.

En d’autres mots, penser qu’on peut parfois réaliser l’impensable.

Est-ce que ce sera suffisant ?

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