Le Journal de Quebec

Un lieu de répit pour les pères

La détresse au masculin, exacerbée par la pandémie, a été le déclencheu­r d’un projet

- PIERRE-PAUL BIRON

Touchés par la détresse provoquée par la pandémie et les drames familiaux qui ont bouleversé le Québec, les pères derrière le blogue Cool Dad ont choisi de mener leur ressource d’aide à un autre niveau en lançant le projet de la Grange Cool Dad, un type de refuge pour les hommes dans le besoin.

L’idée d’un endroit pour aider les papas du Québec mijotait dans l’esprit du fondateur de Cool Dad, Jean-françois Bessette, depuis un bon moment déjà.

Les derniers mois l’ont toutefois convaincu du bien-fondé du projet qui s’adresse aux 23 000 papas membres de la Ligue des Cool Dad et aux 225 000 personnes qui suivent son blogue.

« [Les demandes d’aide], c’est multiplié par 10 dans les derniers mois. Avant, c’était “je file pas, j’ai besoin de jaser”, mais là, c’est autre chose », raconte celui qui a vu à travers son réseau les problèmes familiaux et les séparation­s augmenter durant le confinemen­t.

« Des cas comme Martin Carpentier ou Guy Turcotte, des cas de suicide, il y en a beaucoup, mais des gars qui passent proche, il y en a encore plus. […] Souvent, ça se fait sur un coup de tête parce que tu manques la main tendue ou tu ne la trouves juste pas. C’est ça qu’on veut offrir à ces gars-là », ajoute M. Bessette.

BIEN-ÊTRE PHYSIQUE ET MENTAL

C’est pour ces raisons que Jean-françois Bessette et son nouvel associé, Jean-françois Lacombe, ont entrepris les démarches de la Grange Cool Dad. Lancé sous forme D’OBNL, l’organisme cherche actuelleme­nt un terrain dans le coin de Trois-rivières pour y construire son installati­on.

Les plans prévoient un rez-de-chaussée avec une grande cuisine commune, des salles de thérapie où les hommes pourront rencontrer des spécialist­es de la santé comme des psychologu­es, un coin boxe où le défoulemen­t sera à l’honneur et d’autres incontourn­ables des « week-ends de gars ».

À l’étage, une douzaine de chambres permettron­t de loger les papas et leurs enfants s’ils le désirent. Et à l’extérieur, les modules de la Cool Dad Race, une course à obstacles organisée par Jean-françois Bessette depuis 2016, permettron­t à tous de bien dépenser leur énergie.

« Le but, c’est que les gars puissent arriver et se défouler, faire sortir le méchant, mais après, rentrer une heure en thérapie pour aller pleurer ce qu’ils ont à pleurer.

Là-bas, ils vont voir d’autres gars qui vont moins bien, mais aussi des gars qui vont mieux qu’eux, question qu’ils voient que c’est possible de remonter la pente », explique Jean-françois Bessette.

ENGOUEMENT

Annoncé au cours des derniers jours, le projet attire déjà beaucoup d’attention. Des dizaines de membres de la « ligue » ont indiqué vouloir participer à la constructi­on de la Grange Cool Dad ou à son financemen­t, et des organismes se sont également manifestés.

« Les Chevaliers de Colomb nous ont approchés en disant qu’on était un peu le prolongeme­nt de ce qu’eux ont fait et ils veulent participer », confie M. Bessette, précisant que des thérapeute­s, profession­nels de la santé et des personnali­tés connues l’ont également approché pour s’impliquer, par exemple au moyen de conférence­s.

Quant au modèle de ce projet, il sera totalement à but non lucratif, le Cool Dad en chef souhaitant garder les coûts accessible­s à tous.

« On ne veut pas faire une maudite cenne avec ça, tout ce qu’on veut, c’est répondre à l’immense besoin qu’on sent en termes de ressources d’aide pour les hommes », conclut Jean-françois Bessette.

 ?? PHOTO STEVENS LEBLANC ?? Lui-même papa de quatre enfants, Jean-françois Bessette souhaite offrir une nouvelle ressource d’aide pour les hommes en détresse avec la Grange des Cool Dad. On le voit ici avec trois de ses enfants : Charles, Annabelle et Camille.
PHOTO STEVENS LEBLANC Lui-même papa de quatre enfants, Jean-françois Bessette souhaite offrir une nouvelle ressource d’aide pour les hommes en détresse avec la Grange des Cool Dad. On le voit ici avec trois de ses enfants : Charles, Annabelle et Camille.

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