Un aîné mort d’un cancer détecté trop tard
Un dentiste poursuivi par la famille du défunt
Les proches d’un aîné mort d’un cancer de la bouche poursuivent pour 265 000 $ le dentiste qui, malgré des mois de traitement, n’aurait jamais diagnostiqué la maladie, causant selon eux son décès prématuré.
« En raison des fautes commises par le [Dr Marc Tremblay], M. Dubreuil a souffert et est décédé prématurément », allègue la poursuite déposée l’automne dernier en Cour supérieure par l’avocat Patrick Martin-ménard.
Le Montréalais Yvon Dubreuil est décédé le 7 août 2019 à l’âge de 86 ans. Dans la poursuite, dont Le Journal a obtenu copie, ses proches estiment que sans les fautes commises par le dentiste qu’il a consulté à plusieurs reprises en 2016, il ne serait pas décédé et « n’aurait pas dû subir ces trois années d’enfer ».
DÉJÀ RADIÉ
Le dentiste en question, le Dr Marc Tremblay, est présentement radié provisoirement depuis 2018 par son ordre professionnel, qui estimait que ce spécialiste de la bouche mettait en péril la protection du public.
Plusieurs manquements déontologiques lui ont été reprochés ces dernières années, dont une pratique contraire aux normes scientifiques et sans avoir les connaissances suffisantes.
Le Dr Tremblay conteste quant à lui sa radiation provisoire. Ni lui ni son avocat n’ont souhaité faire de commentaires sur la poursuite intentée par la famille d’yvon Dubreuil.
La première visite de ce dernier au Centre d’implantologie Marc Tremblay remonte à mars 2016, selon la requête déposée en cour.
L’octogénaire s’y rendait « relativement à un inconfort et des douleurs au niveau de la gencive inférieure gauche, sous son dentier ».
À ce rendez-vous, il est allégué que seules une assistante et une hygiéniste dentaire ont examiné le patient.
Il n’a rencontré le dentiste que quelques minutes avant une opération pour quatre implants dentaires en juin la même année.
On ajoute que le dentiste a ensuite été « absent à toutes les visites de suivi postopératoire », alors que M. Dubreuil a consulté à plusieurs reprises pour des douleurs.
Ce n’est qu’en novembre 2016 qu’une hygiéniste dentaire a remarqué des taches blanchâtres dans la bouche du patient.
TROIS TUMEURS
Adressé à un spécialiste, Yvon Dubreuil s’est finalement fait diagnostiquer « un cancer de stade 4 et trois tumeurs, dont deux tumeurs infiltrées au niveau des implants ».
Il a dû subir une opération pour extraire les tumeurs et les implants, nécessitant de lui retirer la mâchoire inférieure.
Par la suite, le patient « a subi de multiples complications et une immense perte de jouissance de la vie [...] il fut condamné à une alimentation liquide pour le reste de ses jours », allègue le document judiciaire.