La cimenterie de Port-daniel bientôt vendue à des étrangers
La cimenterie gaspésienne est à vendre depuis le début de 2020 après des années de controverse
À vendre depuis le début de l’année, l’entreprise Ciment Mcinnis, qui a bénéficié d’importants soutiens financiers du gouvernement du Québec, est dans la mire d’un conglomérat brésilien qui s’apprête à faire son acquisition, a appris notre Bureau d’enquête.
Votorantim, dont le siège social est à São Paulo, a entamé un processus formel pour acheter la totalité des actions de la cimenterie située en Gaspésie, nous a indiqué une source bien informée qui a préféré garder l’anonymat.
Une telle transaction permettrait à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) d’obtenir le meilleur prix. Investissement Québec (IQ) et le Groupe Beaudier sont les deux autres actionnaires.
En plus du Canada, Votorantim a des cimenteries dans sept autres pays, incluant le Brésil. La direction de sa filiale canadienne, à Toronto, n’a pas commenté la possibilité d’une acquisition de Ciment Mcinnis, dont la construction a coûté 1,6 milliard $.
« Concernant d’éventuels projets pour nos activités, notre entreprise a pour politique de ne pas commenter les rumeurs ou les spéculations », a déclaré un porte-parole de l’entreprise, Christopher Mason.
PAS DE COMMENTAIRE
De son côté, la CDPQ a également refusé de répondre à nos questions.
« La Caisse n’est pas un opérateur de cimenterie à long terme, et nous restons ouverts aux opportunités », a répondu le porte-parole Serge Vallières.
Selon les informations obtenues par notre Bureau d’enquête, la Banque HSBC a été mandatée en janvier pour superviser la vente de la cimenterie gaspésienne. Afin de boucler la transaction, la Caisse dispose d’un vote prépondérant qui forcerait ses coactionnaires à céder également leurs participations à l’acheteur.
DES INTÉRESSÉS
Il y a deux ans, l’entreprise québécoise Béton provincial a mandaté l’avocat Marcel Aubut afin de sonder l’intérêt du gouvernement pour un éventuel partenariat avec Mcinnis.
L’agenda public du ministre de l’économie Pierre Fitzgibbon indique qu’il a rencontré le président de Béton provincial, André Bélanger, à deux occasions depuis. Selon le document, ils ont discuté des projets de l’entreprise, sans référence directe à Mcinnis.
Cet été, Béton provincial a augmenté la pression en inscrivant au registre des lobbyistes un mandat au nom de ses dirigeants dans le but d’obtenir une aide gouvernementale de 150 millions $ qui lui permettrait de faire l’acquisition de la cimenterie gaspésienne.
Sollicité cette semaine, M. Aubut, dont le mandat est toujours actif, s’est refusé à tout commentaire, tout comme il l’a fait à de nombreuses reprises au cours des derniers mois.