Les ministres se renvoient la balle pour les données de santé
Carmant et Fitzgibbon disent chacun que c’est à l’autre de gérer le projet Precinomics
Les ministres Fitzgibbon et Carmant se renvoient la balle au sujet du projet Precinomics, qui a reçu une subvention de 4,7 M$ pour la création d’une plateforme nationale de partage de données de santé.
Hier, notre Bureau d’enquête révélait que le ministère de l’économie finance des projets visant à « exploiter » des données de santé des Québécois avec des multinationales pharmaceutiques. Le projet se nomme Precinomics et est lié à des proches de la riche famille Desmarais.
En entrevue avec l’agence QMI, le ministre délégué à la Santé, Lionel Carmant, qui a rencontré les dirigeants de Precinomics en 2018, a admis que l’organisme avait des intérêts auprès des pharmaceutiques.
« Eux, ils veulent pouvoir analyser les données génomiques avec l’industrie pharmaceutique », a-t-il signalé.
Contrairement à ce que nous a indiqué son ministère, M. Carmant soutient qu’il ne s’occupe plus du projet. « Il faut voir au niveau de l’économie pour le reste », dit-il.
Or, le ministre de l’économie, Pierre Fitzgibbon, a affirmé le contraire sur les ondes de QUB radio.
« À ma connaissance, c’est un dossier que je ne pilote pas exactement, c’est Lionel Carmant qui est un peu responsable », a-til indiqué.
« Je n’ai pas toute l’information. Mais le principe de base, je pense que j’adhère à ça. La science nous amène là. »
UN CHEMIN DE NON-RETOUR
Il souligne que le partage des données de santé est un chemin de non-retour. « C’est là qu’on s’en va », a-t-il ajouté, précisant cependant que les Québécois devront être « très confortables [sic] » avec le cadre réglementaire avant d’agir.
Le premier ministre François Legault a aussi indiqué que Precinomics fait un « travail extraordinaire pour découvrir les nouveaux médicaments », notamment grâce aux données de L’ICM.
« C’EST FLOU »
Selon Sol Zanetti, de Québec solidaire, le projet Precinomics contient de nombreuses zones d’ombre.
« Ce qui est clair, c’est que c’est flou », a-t-il résumé, réclamant une commission parlementaire sur les données de santé et la RAMQ.
Sa vis-à-vis libérale, Marie Montpetit, a aussi insisté sur l’importance de tenir cette commission. Gaétan Barrette, qui a reconnu être à l’origine de ce projet n’était pas disponible pour commenter.
« Le chat sort du sac ! La CAQ a déjà amorcé en catimini la vente de nos données de santé, un tour de passe-passe amorcé par le PLQ. Sans débat public et sans gêne. Pas
winner, scandaleux ! » a ajouté Joël Arseneau, du Parti québécois.