Le Journal de Quebec

Patients à risque, selon un expert

- NICOLAS LACHANCE

Un expert en sécurité de l’informatio­n a des craintes pour la sécurité des données de 240 000 patients qui sont « exploitées » dans le cadre d’un projet financé par l’état.

« Lorsqu’ils vont vouloir revendre les données, ils ne vont pas demander la permission au ministre de la Santé », a affirmé Steve Waterhouse.

À la fin de 2018, le projet « Precinomic­s » a reçu 4,7 millions $ de Québec sous forme de subvention à l’institut de cardiologi­e de Montréal (ICM).

Précinomic­s est un organisme à but non lucratif lié à la famille Desmarais et à L’ICM.

L’objectif est de créer « une plateforme nationale de partage et d’accès sécurisé à des données génomiques et des données de santé clinico-administra­tives de patients », en partenaria­t avec le ministère de la Santé.

Ce projet regroupe les données de plus de 240 000 patients, selon un document présenté par Precinomic­s, durant le Symposium sur la nutrition en février dernier à Magog.

CONSENTEME­NT ÉCLAIRÉ ?

L’organisme Precinomic­s assure travailler avec des données de patients qui ont déjà signé des formulaire­s.

Or, Steve Waterhouse soutient que les lois actuelles ne protègent pas convenable­ment les citoyens qui donnent ce type de consenteme­nt.

« L’idée générale du consenteme­nt est floue. Il faut que ce soit clair. Si les données sont réutilisée­s à d’autres fins, il doit y avoir un nouveau consenteme­nt éclairé », souligne-t-il, précisant qu’il ne s’agissait pas d’un chèque en blanc.

« Il y a un problème. Envers quoi la personne a-t-elle donné son accord ? La fois de l’étude sur le pacemaker ? OK. Mais, elle ne l’a pas donné pour l’étude du myocarde et toute sorte d’autres choses. »

Selon lui, une fois que les données sont en circulatio­n, le citoyen n’a plus de recours.

« Les données peuvent être recoupées avec d’autres données existantes. Ça peut devenir un contexte préjudicia­ble pour la vie privée de quelqu’un », dit-il.

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