Le Journal de Quebec

Deux fois positive à la COVID en quatre mois

On ne sait pas si cette préposée a été réinfectée ou non

- HUGO DUCHAINE

Une préposée aux bénéficiai­res de Lanaudière a obtenu un deuxième test positif à la COVID-19, plus de quatre mois après sa première infection.

« Personne ne comprend [...]. Et moi non plus ! On me dit que je suis un cas unique », s’étonne la travailleu­se de la santé, qui veut taire son identité pour éviter des représaill­es de son employeur, le Centre intégré de santé et de services sociaux de Lanaudière.

Souffrant de maux de tête, de coeur et de fatigue extrême, elle avait été diagnostiq­uée positive le 13 avril, en plein sommet de la première vague de la pandémie.

Elle était ensuite retournée travailler après deux tests négatifs.

Mais à la suite d’une éclosion au CHSLD où elle travaille, elle a dû subir un test de dépistage par prévention le 17 août. Elle n’avait alors aucun symptôme et elle ne ressent aujourd’hui que des symptômes grippaux. On lui a même fait passer un deuxième test pour confirmer le diagnostic-surprise, précise-t-elle.

Son histoire est similaire en de nombreux points à celle de la récente découverte de chercheurs de Hong Kong ayant ciblé le premier cas de réinfectio­n au monde, par deux souches différente­s du virus SARSCOV-2, responsabl­e de la COVID-19.

Cependant, il sera impossible au Québec de déterminer s’il s’agit là aussi d’un cas de réinfectio­n ou simplement de réactivati­on du virus, selon le Dr Gaston De Serres de l’institut national de santé publique du Québec (INSPQ), puisque les souches du virus n’ont pas été analysées ici.

L’épidémiolo­giste n’est cependant pas étonné de ce nouveau diagnostic positif quatre mois plus tard. L’INSPQ dénombre plus de 4000 Québécois considérés guéris de la COVID-19, mais ayant de nouveau reçu un test positif.

C’est pourquoi il ne recommande pas un autre test à l’intérieur de trois mois.

VIRUS VIVANT OU MORT ?

Même si l’exemple de la préposée dépasse ce délai, il ne s’inquiète pas outre mesure, affirmant que les chercheurs ont encore beaucoup à apprendre du nouveau coronaviru­s.

« Il peut s’agir d’une persistanc­e d’une excrétion virale, sans que ce soit un nouvel épisode. »

« Ce que [le test] ne nous dit pas, c’est est-ce qu’on parle d’un virus vivant, donc capable d’envahir des cellules ou si on parle de morceaux de virus morts que notre système immunitair­e a rendus incapables de se répliquer », illustre-t-il.

À l’aube d’une possible deuxième vague, ce résultat positif plus de quatre mois après une première infection à la COVID-19 soulève des questions sur l’état des troupes dans le réseau de la santé, durement éprouvé.

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Épidémiolo­giste
GASTON DE SERRES Épidémiolo­giste

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