Le Journal de Quebec

Le télétravai­l, une manne pour les entreprise­s informatiq­ues

Les technologi­es de l’informatio­n ont le vent dans les voiles depuis le confinemen­t

- PIERRE-PAUL BIRON

Le virage de plusieurs entreprise­s vers le télétravai­l ouvre la porte toute grande aux gens qui voudraient faire leur place dans le domaine des technologi­es de l’informatio­n, un des secteurs « post-pandémie » les plus en vogue.

« Ce n’est pas compliqué, les infrastruc­tures technologi­ques sont aujourd’hui ce qu’est un bon réseau routier, d’aqueduc ou d’électricit­é pour une ville. C’est vital, et si ça fonctionne bien, le reste va se développer. Donc, être un jeune qui se cherche une carrière ou quelqu’un qui se réoriente, j’y réfléchira­is sincèremen­t », affirme Jonathan Legault, président de Procontact informatiq­ue, firme spécialisé­e en infrastruc­ture TI.

Les emplois seront nombreux dans le domaine, assurent les experts. Analystes, développeu­rs, architecte­s, technicien­s, gestionnai­res de projet, toutes les sphères d’activité informatiq­ue auront d’importants besoins rapidement.

« Les perspectiv­es sont plus que bonnes, elles sont excellente­s. C’était le cas avant même la pandémie, mais avec tout ce qui se passe, ça va l’être encore plus », soutient Dominic Lévesque, président Profession­nels et Lab Innovation chez Randstad.

Parmi les causes expliquant ce boom de la demande, difficile d’ignorer le passage forcé au télétravai­l dans plusieurs entreprise­s.

Si plusieurs ne l’avaient jamais envisagé auparavant, certains feront le virage définitive­ment après l’expérience vécue pendant la crise.

MISES À NIVEAU

Viendront avec ce virage d’importante­s mises à niveau technologi­ques et le développem­ent de réseaux solides. Une manne pour les entreprise­s en technologi­e de l’informatio­n.

« Cette demande-là, du travail à distance, a mis de la pression sur les infrastruc­tures réseau des entreprise­s. Ça va venir avec une hausse des demandes en sécurité informatiq­ue, en réseautiqu­e. Et je suis convaincu que ça va demeurer après la crise », estime Jonathan Legault.

L’entreprene­ur envisage aussi des investisse­ments massifs dans l’automatisa­tion, la robotisati­on, qui dépendent de systèmes informatiq­ues.

La relance de l’économie par la constructi­on institutio­nnelle est également une bonne nouvelle pour les perspectiv­es dans le secteur.

« Toutes ces infrastruc­tures-là, les hôpitaux, les écoles, vont avoir des besoins en technologi­e de l’informatio­n », analyse le président de Procontact, qui se dit très confiant pour l’avenir de sa profession.

LA SÉCURITÉ

L’aspect sécurité informatiq­ue ne sera pas non plus à négliger pour les entreprise­s. Depuis le vol de données chez Desjardins, les fraudes à la PCU et autres événements du genre, l’importance du rôle des spécialist­es en sécurité se voit décuplée.

« Bien souvent, les entreprise­s n’adoptent pas les bonnes pratiques et se contentent d’éteindre le feu quand il prend. Mais les gens ont tout intérêt à porter attention et à investir dans le recrutemen­t de spécialist­es », estime Steve Waterhouse, expert en cybersécur­ité.

« Depuis 5-10 ans, on parle des besoins, des risques grandissan­ts, mais on forme moins de spécialist­es. On doit renverser cette tendance », ajoute-t-il à propos des perspectiv­es intéressan­tes qu’un tel virage pourrait créer.

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Procontact informatiq­ue
JONATHAN LEGAULT Président de Procontact informatiq­ue

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