Le Journal de Quebec

Plus de 1500 couturière­s recherchée­s au Québec

L’industrie du textile a démontré qu’elle avait un rôle à jouer pendant la crise

- DIANE TREMBLAY

L’industrie du textile au Québec est à la recherche de 1500 couturière­s et plus pour pourvoir des postes dans différente­s usines.

« Je n’exagère même pas. On s’arrache les cheveux pour en trouver », affirme Linda Cyrenne, directrice générale du comité sectoriel Textile.

Tricots Maxime de Baie-d’urfé à Montréal, qui compte 280 employés, a une quarantain­e de postes à pourvoir, dont la moitié pour des couturière­s.

« C’est sûr que le recrutemen­t reste difficile », affirme Maxime Thériault, président.

Durant la crise de la COVID-19, le plus grand fabricant et distribute­ur canadien de tissus pour matelas s’est mis à produire des blouses et des masques avec l’intention de rester dans ce marché, tout en poursuivan­t ses autres activités.

« Ce sont des emplois qui vont rester. Avec tout ce qui s’est passé, on a adapté notre production », a-t-il ajouté.

Même s’il existe 400 entreprise­s dans la filière textile au Québec, l’industrie n’a pas toujours eu l’attention qu’elle mérite.

MÉTIER PAS ASSEZ VALORISÉ

« Ce n’est pas une industrie qui était très valorisée », déplore M. Thériault.

Les difficulté­s de recrutemen­t affectent la productivi­té de l’entreprise qui ne peut pas démarrer autant d’équipes de travail qu’elle le souhaitera­it.

« Le recrutemen­t, c’est l’enjeu de plusieurs entreprise­s », ajoute Mme Cyrenne.

Avec la mondialisa­tion des marchés et la concurrenc­e de la Chine, l’industrie du textile au Québec a été une des premières à devoir s’ajuster.

« Si ces entreprise­s existent encore, c’est parce qu’elles produisent des matériaux techniques. Le médical est l’un des douze secteurs que l’industrie dessert. La COVID, c’est vraiment un grand malheur, mais on a pu bénéficier d’une belle visibilité pour plusieurs entreprise­s qui se sont retroussé les manches à une vitesse fabuleuse. Cela montre, une fois de plus, que le secteur du textile est capable de rebondir », a poursuivi Mme Cyrenne.

« On a annoncé la mort du textile avec l’arrivée de la Chine, il y a une vingtaine d’années. Ce qui est faux. Il y a du textile au Québec, du textile très technique », a-telle ajouté.

Seulement 15 % à 20 % des entreprise­s produisent des tissus pour le milieu vestimenta­ire.

Les autres occupent différents marchés : bâtiment, ameublemen­t, industriel, médical, environnem­ent, sécurité, protection, transport, etc.

« NICHES TRÈS SPÉCIALISÉ­ES »

Produits Belt-tech, par exemple, dont le siège social est à Granby, est un important fabricant en Amérique du Nord de sangles pour ceinture de sécurité dans les secteurs de l’automobile et de l’aviation.

« On a développé des niches très spécialisé­es, c’est la beauté de la chose », a conclu Mme Cyrenne, soulignant qu’il existe des programmes de formation en milieu de travail pour devenir opérateur de machine à coudre.

 ?? PHOTO MARTIN ALARIE ?? Maxime Thériault, président de Tricots Maxime, souhaite que le Québec adopte l’achat local pour l’approvisio­nnement d’équipement sanitaire afin de garantir un niveau d’activités aux entreprise­s d’ici qui ont développé une expertise pendant la crise.
PHOTO MARTIN ALARIE Maxime Thériault, président de Tricots Maxime, souhaite que le Québec adopte l’achat local pour l’approvisio­nnement d’équipement sanitaire afin de garantir un niveau d’activités aux entreprise­s d’ici qui ont développé une expertise pendant la crise.

Newspapers in French

Newspapers from Canada