Un désir d’autonomie profitable dans le secteur manufacturier
La volonté du gouvernement Legault de moins dépendre de l’international pour l’acquisition de biens qui s’avèrent essentiels en temps de crise pourrait profiter à des entreprises manufacturières de plusieurs secteurs.
« Je pense que, s’il y a une leçon qu’on tire de la crise actuelle, c’est qu’on devrait être autonome pour les biens qui sont essentiels », avait affirmé le premier ministre François Legault le 3 avril dernier, parlant même d’une certaine « démondialisation ».
Des entreprises québécoises pourraient tirer profit de cet appel à l’autonomie, croit le directeur général de STIQ, une association multisectorielle du milieu manufacturier.
« À partir du moment où cette volonté d’être autonome fait partie d’une stratégie gouvernementale, ça ne peut qu’être bénéfique pour ces secteurs », explique Richard Blanchet.
LE LAVABLE ET LE DÉSINFECTABLE
Parmi les domaines identifiés, on retrouve notamment la chaîne d’approvisionnement agroalimentaire et le milieu pharmaceutique.
Évidemment, le secteur des équipements de protection et des produits biomédicaux s’y trouve aussi.
« On est beaucoup dans le jetable en santé, on l’a vu avec les quantités astronomiques de masques et de blouses utilisées. Il pourrait se développer un marché pour du lavable, du désinfectable, et on est en bonne position pour faire ce genre de développement », analyse Richard Blanchet, qui y voit « un avenir prometteur ».
DÉVELOPPEMENT CRÉATIF
Pour le président Professionnels et Lab Innovation chez la firme de ressources humaines Randstad, Dominic Lévesque, l’après-crise offrira effectivement une belle occasion aux PME manufacturières de démontrer leur inventivité.
« C’est le temps d’être créatif, d’avoir de bonnes idées parce que les programmes du gouvernement risquent de suivre pour supporter ça », soutient M. Lévesque.
FORT BESOIN DE MAIN-D’OEUVRE
Les besoins en main-d’oeuvre, eux, continueront d’être grands. Dans toutes les étapes de production, des postes seront disponibles.
« Et les gouvernements investiront pour réussir à ne pas revivre de pénurie d’équipement médical comme on a vécu durant la crise. Toute la chaîne d’approvisionnement reliée au secteur médical va croître et va nécessiter des embauches importantes », ajoute Éric Boutié, président d’événement Carrières.