Le Journal de Quebec

Besoin de bras pour la relance

La constructi­on, principal secteur de la reprise économique, cherche désespérém­ent de la main-d’oeuvre

- PIERRE-PAUL BIRON

Les chercheurs d’emploi intéressés par l’industrie de la constructi­on n’ont rien à craindre, ils ne manqueront pas de boulot. Déjà en pénurie avant la pandémie, le secteur connaîtra un boom provoqué par le plan de relance économique du gouverneme­nt.

« Circonstan­ces exceptionn­elles, mesures exceptionn­elles », disait le président du Conseil du trésor, Christian Dubé, au début juin en présentant le projet de loi 61 qui devait activer la relance économique du Québec par l’accélérati­on de 202 projets de constructi­on majeurs. Même si le projet de loi a été mis sur la glace et qu’une nouvelle mouture sera présentée à l’automne, cette volonté de Québec demeure de la musique aux oreilles des gens de l’industrie.

« Il y avait déjà des difficulté­s de recrutemen­t dans ce secteur. Quand on parle de 200 grands projets d’infrastruc­ture mis de l’avant par le gouverneme­nt, ça va nécessiter des embauches massives », analyse Éric Bouthié, président d’événement Carrières, grande foire d’embauche qui se tient annuelleme­nt à Montréal.

20 000 EMPLOYÉS SERONT NÉCESSAIRE­S

L’associatio­n de la constructi­on du Québec (ACQ) avait publié l’automne dernier ses projection­s de main-d’oeuvre pour un horizon de 10 ans.

Au total, 20 000 employés seront nécessaire­s, un chiffre qui n’est pas appelé à diminuer après la pandémie.

« Les heures travaillée­s avaient déjà explosé dans les deux dernières années, et ça, c’était avant la volonté du gouverneme­nt de relancer l’économie québécoise par la constructi­on », explique Guillaume Houle, porte-parole de L’ACQ.

Parmi les besoins les plus criants, il cite entre autres les briqueteur­s, les électricie­ns, les ferblantie­rs, les soudeurs, les poseurs de systèmes intérieurs, les mécanicien­s d’ascenseurs et les tuyauteurs.

« Pour quelqu’un qui a perdu son emploi en pandémie et qui veut se réorienter, ce sont des emplois à 40 $ de l’heure en moyenne, avec de bonnes conditions, des assurances, un fonds de pension. C’est franchemen­t intéressan­t », insiste M. Houle.

SECTEURS CONNEXES

Évidemment, les secteurs entourant celui de la constructi­on bénéficier­ont aussi de cette relance. Tous les sous-traitants et fournisseu­rs profiteron­t de la manne et auront besoin de bras.

Le secteur du bois, notamment, fait partie de ceux où les perspectiv­es sont intéressan­tes.

« Tant ici qu’aux États-unis, la relance semble vouloir passer par la constructi­on, donc c’est une très bonne nouvelle parce qu’ils auront besoin de nos produits », souligne Réjean St-arnaud, directeur général de Formabois, comité sectoriel de la main-d’oeuvre du bois.

Même son de cloche du côté de la fabricatio­n métallique industriel­le, qui fournit en structures les grands chantiers.

« Pour les structures d’acier, oui la demande va être là. Même avant la pandémie, la différence entre l’offre qu’on avait et la demande était immense, donc les besoins de main-d’oeuvre sont grands », explique Carl Boily, directeur du comité sectoriel, précisant que les soudeurs et les machiniste­s étaient les plus demandés.

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PHOTO JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS Un travailleu­r déplaçait de la machinerie de forage lors de travaux à l’hôtel Manoir de la Terrasse, à Québec, le 9 juillet.

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