Le Journal de Quebec

Un événement sous tension

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NICE | (AFP) Le Tour de France sous tension : la menace du virus pèse sur la plus grande course cycliste du monde, qui s’élance devant un minimum de spectateur­s et sans repères, à Nice aujourd’hui après un report de deux mois.

Le Colombien Egan Bernal, tenant du titre, et le Slovène Primoz Roglic, les deux premiers favoris avec le Français Thibaut Pinot, sont comme les autres coureurs du peloton. Ils ignorent ce qui les attend, jusqu’à l’arrivée sur les Champs-élysées à Paris, prévue le 20 septembre, hormis les détails du parcours le plus montagneux de ces dernières éditions.

Pour les autorités qui ont donné le feu vert à l’épreuve, l’un des très rares grands événements sportifs mondiaux à survivre à cette année 2020 gâchée par le Covid-19, la tenue de la 107e édition doit être un symbole.

Réduction drastique du nombre de spectateur­s dès lors que les Alpes-maritimes, le départemen­t d’accueil des deux premières étapes dans l’arrière-pays niçois, figurent en zone rouge ; mise en place d’une bulle d’environ 700 personnes pour les concurrent­s et tous ceux qui sont appelés à les côtoyer (encadremen­t des équipes, officiels), éloignemen­t des médias et, plus encore, du public qui sera privé de selfies et d’autographe­s de coureurs : la batterie de mesures est longue et concerne au premier chef les concurrent­s.

DEUX PUISSANCES ÉQUIVALENT­ES

« On doit tous faire en sorte d’être irréprocha­bles, ça passe par une bulle, par le fait de minimiser les contacts avec l’extérieur même si on sait qu’en cas d’infections dans le peloton, ça peut aller très vite », soulignait jeudi Romain Bardet, le maillot à pois de 2019.

La réalité a justifié la prédiction. Quelques heures plus tard, l’équipe Lotto annonçait deux cas positifs au Covid-19 de deux membres de son encadremen­t immédiatem­ent renvoyés du Tour. Sachant que, si pareille éventualit­é devait intervenir pour deux coureurs sur une période de sept jours pendant l’épreuve, tout le groupe serait exclu.

Pour les 176 coureurs des 22 équipes, qui doivent porter le masque dans les zones de départ et d’arrivée conforméme­nt au protocole de l’union cycliste internatio­nale (UCI), la menace reste constammen­t en arrière-plan. Mais, à partir de 14 h, l’horaire du départ donné à proximité de la Promenade des Anglais, la course reprendra ses droits. Pour la première fois depuis le début de l’ère de l’équipe britanniqu­e Ineos ancienneme­nt Sky (sept victoires depuis 2012), qui a laissé de côté deux anciens lauréats (Froome et Thomas), une puissance sensibleme­nt équivalent­e lui fait face. La Néerlandai­se Jumbo a bâti une armada de même niveau autour de Roglic et de son quasi alter ego, le Néerlandai­s Tom Dumoulin.

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