Avec Erin O’toole comme chef conservateur, attachez vos tuques
Le retour en force des pipelines de l’ouest. La hache dans l’aide fédérale aux médias. Une solide coupe dans la télévision anglophone de l’état, la CBC. La fin des subventions aux entreprises qualifiées de parasites…
Sous un « éventuel » gouvernement conservateur d’erin O’toole, le redressement des finances publiques deviendrait prioritaire.
Lors de la campagne électorale de l’automne dernier, son prédécesseur Andrew Scheer s’était engagé à rééquilibrer le budget fédéral dans un délai de 5 ans en mettant en place un train de compressions budgétaires de 20 milliards de dollars. Il a perdu ses élections aux mains d’un Justin Trudeau dépensier !
Qu’à cela ne tienne, emboîtant le pas à Scheer, tout en se définissant lui-même comme « un vrai bleu », le nouveau chef conservateur, Erin O’toole, s’est engagé lui aussi à rééquilibrer le budget fédéral s’il prenait le pouvoir.
Dans combien d’années ? Prudence oblige, O’toole ne s’est pas avancé là-dessus. « La voie de retour à l’équilibre ne sera ni rapide ni facile. »
À sa décharge, il faut dire qu’entre l’automne dernier et aujourd’hui, deux mondes séparent les projections budgétaires du gouvernement fédéral.
Alors que le directeur parlementaire du budget prévoyait l’automne dernier que le déficit fédéral allait s’élever à 23 milliards pour l’exercice 2020-21, voilà qu’on se retrouve, moins d’un an plus tard, avec un déficit fédéral qui devrait atteindre les 380 milliards pour l’exercice en cours.
On est donc en présence d’un déficit 16,5 fois plus élevé que prévu lors de la campagne électorale de l’automne dernier à cause, bien entendu, de l’onéreux train de mesures de survie financière mis de l’avant par Justin Trudeau pour aider les Canadiens et les entreprises en cette période de guerre contre la COVID-19.
À BOULETS ROUGES SUR TRUDEAU
Dans sa plateforme électorale, « C’est notre pays. Reprenons les rênes du Canada. O’toole un vrai bleu », le nouveau chef conservateur profite de l’occasion pour démolir Justin Trudeau en lui reprochant de nous léguer une « nouvelle dette » de centaines de milliards de dollars, des « impôts plus élevés », des perspectives d’avenir « les plus médiocres de toute une génération » pour nos jeunes, etc.
Et pour sonner le glas de l’administration Trudeau et en étaler au grand jour les faiblesses, un gouvernement O’toole convoquerait une « Commission royale sur la pandémie » dans les 100 jours suivant son arrivée au pouvoir.
LE REDRESSEMENT BUDGÉTAIRE
Que propose O’toole pour redresser les finances publiques du pays ? √ Réduire progressivement les dépenses temporaires de manière responsable, dit-il, comme l’a fait le gouvernement Harper après la crise de 2008-2009.
√ Procéder à un examen complet des dépenses de programmes fédéraux en vue d’en augmenter la rentabilité.
√ Instaurer une règle de financement par répartition, selon laquelle le gouvernement devra compenser chaque nouvelle dépense par une économie équivalente.
√ Couper les 600 millions $ d’aide que le gouvernement Trudeau veut verser aux médias pour les aider à survivre financièrement.
√ Réduire substantiellement les vivres à la CBC, la télévision anglophone de l’état, tout en visant sa privatisation.
√ Abolir l’aide sociale aux « entreprises parasites ».
Avis à ses détracteurs : « Un gouvernement O’toole n’aura pas peur d’expliquer aux Canadiens pourquoi ces mesures sont nécessaires », affirme-t-il.
LES MESURES ÉCONOMIQUES
Erin O’toole entend promulguer une loi nationale sur les pipelines stratégiques dans les 100 premiers jours de son mandat afin d’assurer et d’accélérer l’approbation des pipelines créés dans l’intérêt national.
Il va abolir la taxe sur le carbone que Justin Trudeau a introduite.
Tout en voulant rendre le pétrole canadien « encore plus écologique », sa stratégie énergétique comprend notamment l’arrêt des importations de pétrole provenant de l’extérieur de l’amérique du Nord.
De plus, il entend promouvoir et faciliter les technologies nucléaires au Canada.
Pendant la réorganisation du commerce mondial POST-COVID, O’toole veut « prospecter activement de nouveaux marchés d’exportation fiables » pour les producteurs du Canada, en particulier dans le secteur de l’agriculture.
Éliminer les obstacles au commerce interprovincial fait également partie des mesures à mettre en place pour redresser l’économie canadienne.
Pour encourager l’esprit d’entreprise, O’toole veut autoriser un retrait unique du REER pouvant aller jusqu’à 50 000 $ pour investir dans le lancement d’une petite entreprise ou l’acquisition d’une entreprise existante. Ce retrait devra être remboursé par la suite, et ce, à l’instar des modalités du régime d’accession à la propriété.
QUELQUES CADEAUX
Un gouvernement O’toole prévoit verser des subventions aux petites entreprises qui n’ont pas pu bénéficier du programme de Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC) de Trudeau en lien avec la COVID-19.
Dans le dessein de ramener l’équité fiscale, O’toole entend éliminer la TPS sur l’abonnement à des plateformes numériques canadiennes (telles illico, Tou.tv, etc.). Cela a pour but de créer une concurrence équitable avec les plateformes numériques étrangères, dont Netflix qui n’est pas assujettie à la TPS.
Autres cadeaux à venir : des déductions de frais de garde plus généreuses, une réduction d’impôt pour certains groupes de contribuables, une baisse du taux d’imposition des petites entreprises, un coup de pouce à l’alberta en lui évitant d’envoyer de l’argent à d’autres provinces dans le cadre de la péréquation…
LA CERISE SUR LE SUNDAE
Et pour séduire les Québécois, voici sa déclaration d’amour à notre endroit.
« Tant et aussi longtemps que je serai votre chef, les Québécois nationalistes, tout comme les conservateurs de tout horizon, auront une place de choix dans notre parti… Seul un gouvernement du Parti conservateur peut protéger et garantir les intérêts des Québécois, qu’ils soient économiques, politiques ou culturels. »
Que le chef du Bloc québécois Yves-françois Blanchet se le tienne pour dit !