Hydro-québec a vu ses profits plonger de 433 M$ depuis janvier
La société d’état doit augmenter ses provisions pour mauvaises créances
En raison notamment des impacts de la pandémie sur les ménages et les entreprises, Hydro-québec a vu ses profits fondre comme neige au soleil de 433 M$ depuis janvier, par rapport à 2019. La société d’état a aussi été contrainte d’augmenter ses provisions pour mauvaises créances.
Hydro-québec a dévoilé, hier, les résultats financiers pour son deuxième trimestre 2020, où son bénéfice net a atteint 80 M$. Il s’agit d’un plongeon de 70 %, comparativement à cette période en 2019.
Depuis janvier, le bénéfice netd’ hydroQuébec s’ élève à 1,6 G $. La direction du fournisseur d’électricité n’a jamais caché, au cours des derniers mois, que la pandémie allait avoir des impacts importants sur ses finances.
Lors de la récente étude des crédits budgétaires, la direction avait même annoncé qu’elle prévoyait une baisse de ses profits de 600 M$ cette année. Au 30 juin, les impacts de la COVID-19 étaient déjà chiffrés à 300 M $.
« La crise actuelle a perturbé notre performance commerciale et financière, comme en témoignent nos résultats du semestre », indique Jean-hugues Lafleur, vice-président exécutif et chef de la direction financière.
« Nous constatons en effet un recul de nos ventes d’électricité, tant au Québec que hors Québec, et avons dû reporter plusieurs investissements », poursuit-il.
Hydro-québec s’attend à continuer de subir les impacts de la COVID-19. Plusieurs entreprises ont notamment fait le choix de miser sur le télétravail pour les prochains mois. Par ailleurs, la société d’état ne débranche toujours pas les foyers incapables de payer leur compte d’électricité.
BAISSE DE 145 M$ AU QUÉBEC
Hydro-québec a récemment, entre autres, dû hausser sa provision visant à pallier le risque de non-recouvrement de certaines créances de 35 M$. L’enveloppe est maintenant de 125 M$. Le nombre d’ententes de paiement signées avec les clients s’élève à 66 000 depuis le 13 mars, mais la direction estime que les pertes pourraient provenir davantage du côté des entreprises.
Depuis janvier, les ventes nettes au
Québec ont reculé de 145 M$.
Au cours du deuxième trimestre, marqué par la fermeture d’entreprises, la demande en électricité du secteur commercial, institutionnel et petits industriels a chuté de 11 %. Du côté des grands clients industriels, la baisse a été de 12 %. La consommation résidentielle a toutefois grimpé de 5 %.
EXPORTATIONS AUSSI EN BAISSE
Quant aux ventes hors Québec (14,7 TWH), la pandémie a entraîné une diminution de la demande de 1,7 TWH en provenance de l’ontario (-7 %), de la Nouvelle-angleterre (-4 %) et de l’état de New York (-7 %).
Depuis janvier, les exportations ont baissé de 158 M$, pour atteindre 647 M$. Le prix moyen de vente de l’électricité a aussi influé sur les profits de la société d’état, car il a baissé à 4,4 ¢/kwh, contre 4,9 ¢/kwh un an plus tôt.
Par ailleurs, le fournisseur d’électricité mentionne pour expliquer ses résultats qu’en début d’année, les Québécois ont profité de températures plus clémentes, soit de 3 °C supérieures à celles de 2019. Ce qui a eu aussi une influence sur les factures des consommateurs.