Le Journal de Quebec

Desgagnés navigue à travers la tempête

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Ce n’est pas seulement l’industrie des croisières sur l’eau qui a été malmenée par la pandémie, le transport des marchandis­es l’a été également. L’entreprise Desgagnés, dont le chiffre d’affaires a chuté d’environ 20 %, pourrait même être contrainte de laisser à quai deux vraquiers et un pétrolier cet automne.

Les derniers mois n’ont pas été de tout repos pour la compagnie maritime québécoise. En raison de la COVID-19, des navires, et ce, même si personne n’était contaminé, se sont vu refuser l’accès à des ports, comme en Italie.

D’autres ont dû, parfois, attendre plusieurs jours avant d’accoster afin de prouver qu’aucun membre de l’équipage n’était malade.

Un navire de croisière et de marchandis­es dans la Basse-côte-nord, le N/M

Bella Desgagnés, a aussi dû mettre sur pause une partie de ses activités.

« Nous avons eu des impacts assez importants », concède au Journal le président et chef de la direction, Louis-marie Beaulieu. « Il y a eu des coûts supplément­aires, alors que certains revenus ont diminué », poursuit-il.

Ce dernier assure que son organisati­on a une assez bonne santé financière pour affronter la tempête qui ne semble pas encore terminée. D’ailleurs, pour septembre, le carnet de commandes de certains cargos est encore vide.

« Dans le vrac solide, il y a un ralentisse­ment important », avance l’homme d’affaires. « À l’automne, cela semble aussi beaucoup plus tranquille pour le transport de produits pétroliers », poursuit celui qui demeure positif.

SERVICE ESSENTIEL

Au cours des derniers mois, en raison de la pandémie, Desgagnés a resserré les mesures de sécurité sur ses 22 navires. Certains travailleu­rs doivent, aujourd’hui, être en quarantain­e avant de prendre le large pour l’arctique. Le personnel doit aussi se soumettre à plusieurs tests avant leur départ.

Il y a eu quelques « fausses alertes » de COVID-19, raconte M. Beaulieu, mais aucun cas ne s’est avéré positif. L’organisati­on a tout de même dû arrêter ces navires et changer les équipages, parfois, par prévention.

Rapidement, lors de l’annonce de la pause du Québec en mars, l’entreprise, qui assure notamment la livraison de produits pétroliers et de nourriture dans le Grand Nord, a été considérée comme un service essentiel.

Avant la pandémie, le chiffre d’affaires de la compagnie oscillait aux alentours des 325 millions $. Le groupe a des clients en Chine, en Australie, au Japon, aux ÉtatsUnis, en Europe et au Canada.

PROJET REPORTÉ

Desgagnés prévoyait en 2019 l’achat de cinq nouveaux navires, dont trois pétroliers-chimiquier­s, d’ici 2022. La facture devait atteindre environ 175 millions $. Ce chantier est, sans surprise, reporté.

La direction mentionne que le manque de main-d’oeuvre à travers l’industrie ainsi que les impacts de la COVID-19 ont justifié cette décision.

« Le programme est reporté d’au moins une autre année. On veut voir ce qui va se passer », conclut M. Beaulieu, qui continue de former des travailleu­rs durant la pandémie en prévision de la reprise des activités.

Desgagnés, dont le siège social est basé à Québec, compte plus de 1000 employés. La compagnie se spécialise dans le transport de vrac liquide, de marchandis­es et de passagers.

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PHOTO D’ARCHIVES, SIMON CLARK Le président du conseil et chef de la direction de Groupe Desgagnés, Louis Marie Beaulieu.

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