Une pétillante comédie féministe
Dans un passé pas si lointain, des jeunes femmes issues de milieux modestes étaient envoyées dans des « écoles ménagères » où on leur apprenait à devenir des épouses modèles. Dans sa comédie La bonne épouse, le cinéaste français Martin Provost s’est penché avec humour et légèreté sur cette vieille tradition ition qui en dit long sur le chemin parcouru par les femmes depuis la fin des années 1960.
La bonne épouse nous amène donc entre les murs d’une école ménagère d’alsace, au milieu des années 1960, alors que les femmes commencent à s’émanciper un peu partout à travers la France. Paulette Van Der Beck (Juliette Binoche) dirige d’une main de fer cette entreprise familiale qui appartient à son mari (François Berléand). Avec l’aide de sa belle-soeur (Yolande Moreau) et de Soeur Marie-thérèse (Noémie Lvovsky), elle enseigne les bonnes manières aux jeunes filles tout en leur montrant à faire le lavage, le repassage, la cuisine et le jardinage.
Mais en cette période de montée du mouvement féministe, les élèves de l’institut Van Der Beck en ont assez de se faire imposer une vie d’épouse modèle qui ne les intéresse pas. À la suite du décès soudain de son mari, Paulette commencera elle aussi à remettre en question les valeurs dépassées qu’elle inculque.
BINOCHE EN GRANDE FORME
Même s’il s’est beaucoup inspiré de documentaires sur l’histoire des écoles ménagères en France, Martin Provost (Séraphine) a fait le choix de raconter cette histoire sur un ton comique et loufoque qui frôle même parfois la caricature.
Son trio d’actrices mené par une Juliette Binoche en grande forme a visiblement pris beaucoup de plaisir à donner vie à ces femmes d’une autre époque assoiffées de liberté.
Le très drôle Édouard Baer vient apporter un peu de romantisme au tout dans la seconde moitié du film. Il en résulte une comédie ludique et colorée qui procure quelques petits moments de bonheur.
La bonne épouse
Une comédie de Martin Provost
Avec Juliette Binoche, Yolande Moreau et Édouard Baer. À l’affiche.