Alcool et accident mortel pour ses 23 ans
Un automobiliste de Yamaska impliqué dans une collision qui a coûté la vie à un homme à mobylette a été accusé hier d'avoir conduit avec les capacités affaiblies, le soir de son 23e anniversaire.
« Mon Dieu, je viens de tuer quelqu'un. En plus, c'est la journée de ma fête », aurait répété Jérémy Durocher, jeudi soir, alors qu'il était en état de choc, nous a confié Simon Gravel, un témoin de la scène qui a tenté de porter secours à la victime.
Quelques instants plus tôt, vers 23 h 15, le jeune conducteur, dont la fête de 23 ans venait de tourner au cauchemar, avait happé par derrière Yannick Potvin, 43 ans.
Ce dernier circulait en cyclomoteur sur une portion de la route 132 est où la vitesse maximale permise est de 90 km/h, à la hauteur de Saint-robert, en Montérégie.
« BON GARS »
Il est permis de circuler dans cette zone avec une mobylette qui ne peut atteindre que 70 km/h, bien que ce soit « peu recommandé », a indiqué la Sûreté du Québec.
Rapidement, trois individus se sont précipités pour aider l'homme qui a été projeté à plusieurs mètres de son scooter.
« Il était en arrêt respiratoire. On se relayait pour faire des massages cardiaques comme on pouvait », rapporte Simon Gravel, 30 ans, qui a déjà eu une formation de secouriste. Le Sorelois n'a pas survécu.
« Notre mère est démolie. Notre père est aussi décédé dans un accident de la route il y a 42 ans », a soufflé hier sa soeur Annie Potvin, 47 ans.
Elle le décrit comme un « bon gars » timide et tranquille, qui habitait avec leur mère. Le cyclomoteur était son moyen de transport principal dans les environs.
QUELQUES CONSOMMATIONS
Pendant ce temps, le conducteur du véhicule fautif ne pouvait pas croire qu'un homme était en train de mourir par sa faute sous ses yeux.
« Il était à genoux en état de choc et il criait, il priait », poursuit le témoin, qui a tenté de le calmer.
Lorsque les policiers sont arrivés, ils l'ont mis en état d'arrestation.
Il a passé la nuit en détention, avant de comparaître en matinée sous deux chefs d'accusation de conduite en état d'ébriété et de taux d'alcoolémie supérieur à 0,08 dans le sang, au palais de justice de Sorel-tracy.
Sur les lieux du drame, l'accusé aurait affirmé au témoin avoir consommé « trois ou quatre » verres dans les heures précédentes.
Certains de ses amis ont dit au Journal hier qu'il buvait habituellement de façon responsable, et que cette histoire ne lui ressemblait pas.