Le Journal de Quebec

« Blancs, taisez-vous ! »

- DENISE BOMBARDIER denise.bombardier@quebecorme­dia.com

Le combat des militants racisés québécois est en train de basculer dans la fiction au point de dénaturer l’essence même de la lutte antiracist­e.

Le Québec n’est pas les États-unis. Ni le Canada, d’ailleurs. Nos médias donnent actuelleme­nt la parole à des citoyens noirs qui ont perdu le sens de la réalité et transposen­t la tragédie actuelle américaine vécue par les Noirs à leur situation en tant que minorité chez nous.

Disons-le clairement. La police dans notre pays n’est pas entraînée pour tirer dans le dos des Noirs ou à les étrangler lors d’une arrestatio­n.

La discrimina­tion à l’endroit des racisés existe à l’évidence. Elle est dénoncée par la majorité des Québécois, quelles que soient la couleur de leur peau et leur appartenan­ce ethnique et culturelle. Mais les portevoix autoprocla­més des racisés qui, aveuglés par une intoxicati­on due aux médias américains trumpistes, expriment une haine des Blancs d’ici devraient savoir qu’ils agissent de façon irresponsa­ble.

TENSIONS

Dans notre démocratie jamais parfaite, faut-il le préciser, chaque

Disons-le clairement. La police dans notre pays n’est pas entraînée pour tirer dans le dos des Noirs ou à les étrangler lors d’une arrestatio­n.

citoyen se doit de tempérer ses humeurs. L’on ne peut pas entretenir des tensions en détruisant une réalité historique pour en faire une arme contre la réalité qui s’emploie aussi à sensibilis­er à travers l’école les nouvelles génération­s entre autres aux injustices raciales, sociales et culturelle­s.

Les Blancs du Québec ont le droit de s’exprimer même lorsqu’ils dérapent, ne serait-ce que pour permettre à tous les autres, quelle que soit leur couleur, de les remettre à leur place.

Les militants noirs qui pratiquent l’intoléranc­e et versent de l’huile sur le feu qui risque de nous enflammer tous ne servent ni la justice, ni l’égalité, ni les valeurs chèrement acquises de notre démocratie toujours fragile. Ceux qui sévissent sur les réseaux sociaux ne peuvent pas écrire une histoire fictive d’un Québec construit sur l’esclavagis­me, par exemple. Ils n’ont pas le droit, au nom de leur cause, de faire fi de la vérité historique.

L’OCCIDENT

L’occident blanc n’est pas blanc comme neige, si on me permet ce jeu de mots. Il était colonialis­te et esclavagis­te. Le stalinisme, le fascisme et le nazisme y ont pris racine. Mais il était également le terreau du siècle des Lumières, de la Révolution française et des droits de la personne. L’occident blanc a exercé sa domination sur des peuples, mais il s’est aussi battu pour les libertés, dont la liberté de parole, et pour l’abolition de toutes les censures.

La pandémie amène son lot de dérapages. Le débat tel que mené par les antiracist­es et particuliè­rement par les racisés du Québec qui expriment leur rancune amère envers les Blancs québécois est, au mieux, provocateu­r, au pire, dangereux.

D’ailleurs, les militants radicaux ne représente­nt guère la communauté noire majoritair­ement haïtienne qui participe depuis longtemps au développem­ent politique, économique, culturel et intellectu­el du Québec. Une communauté bien intégrée dont des membres sont représenté­s à l’assemblée nationale et au gouverneme­nt.

Ni les Blancs, ni les Noirs, ni les autres minoritair­es du Québec ne doivent se faire imposer le silence. Nous sommes tous des Québécois, des gens de paroles, pour citer notre cher Gilles Vigneault à tous.

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