Le Journal de Quebec

La pénurie de main-d’oeuvre reviendra assez vite

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Malgré une forte hausse du taux de chômage pendant la crise, il ne faut pas croire que la pénurie de main-d’oeuvre est maintenant chose du passé. « En fait, la pénurie reviendra très rapidement », assurent des experts.

En voyant le taux de chômage bondir à 17 % en avril, plusieurs ont cru que cette problémati­que remplacera­it celle du manque de main-d’oeuvre, mais tout n’est pas si simple. Sitôt la pandémie passée, les difficulté­s de recrutemen­t seront de retour croient des analystes.

DES POSTES À POURVOIR

« N’oublions pas qu’en février, il y avait 1,4 million d’emplois qui étaient à combler d’ici 2025. Quatre-vingts pour p cent de ces emplois, c’était pour des départs à la retraite, donc ces gens-là vont quand même quitter pour p la majorité. Ces postes-là seront à combler quand même », souligne É Éric Boutié, président d’événement Carrières.

« Ça ne sera pas long qu’on va revenir n en pénurie. Les entreprise­s et organisati­ons vont avoir à se dépasser pour donner le goût aux gens de venir travailler pour eux. Ce n’est pas parce qu’on est en crise qu’il faut négliger le volet v ressources humaines, il redeviendr­a important assez vite », estime de son côté Dominic Lévesque, président du volet Profession­nels chez Randst tad, firme spécialisé­e en ressources h humaines.

REPRISE RAPIDE

Les comités sectoriels de maind’oeuvre sondés par Le Journal sont d’avis que les chercheurs d’emplois n’auront pas trop de difficulté­s à se replacer les pieds lorsque la crise sera passée. p

Même que certains, comme des entreprene­urs en constructi­on notamment, m peinent déjà à recruter. En mai seulement, 58 000 personnes ont repris l le boulot dans la constructi­on au Québ bec selon Statistiqu­e Canada.

« C’est déjà revenu. On n’a pas le choix d’aller en sous-traitance pour des choses qu’on pourrait faire parce qu’on a de la misère à trouver du monde », explique Jean-rené Côté, directeur général de Constructi­on Côté et fils.

« Par exemple, pour des électricie­ns, les sous-traitants se volent de l la main-d’oeuvre. Il y a surenchère sur l les salaires. C’est fou. »

Même son de cloche dans le secteur manufactur­ier, m où la reprise a été somme toute rapide.

« À la fin juin, la moyenne en termes de capacité de production chez nos membres, m ça ressemble à du 70 %-80 % de leur capacité. Certains sont à 100 %. Donc les problèmes de pénurie, ça va revenir rapidement », croit Richard Blanchet, président de STIQ, associatio­n du secteur manufactur­ier.

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