Le Journal de Quebec

45 mois de taule pour un ex-conseiller politique

Il a exploité sexuelleme­nt trois ados chez les scouts

- MICHAËL NGUYEN Le Journal de Montréal

Un ancien conseiller politique libéral a écopé de 45 mois de pénitencie­r pour avoir abusé sexuelleme­nt d’adolescent­s scouts, le juge rappelant au passage l’importance de protéger les mineurs même quand ils s’approchent de l’âge adulte.

« Un adolescent est particuliè­rement vulnérable à cette étape du développem­ent de son identité sexuelle, en raison de sa curiosité, de son manque de maturité et d’expérience », a affirmé le juge Serge Délisle, en condamnant Martin Lapointe, cette semaine, au palais de justice de Montréal.

L’homme de 49 ans est un ancien conseiller politique, puis conseiller spécial au sein du Parti libéral du Québec. Auparavant, il a été responsabl­e scout, et c’est dans ce contexte qu’il avait exploité sexuelleme­nt trois jeunes âgés de 16 et 17 ans, en 2001, 2002 et 2007.

IL SE QUALIFIE DE « POURRITURE »

Grâce à l’ascendant qu’il avait sur ces adolescent­s, ces derniers lui avaient confié être homosexuel­s.

Et Lapointe en avait profité, que ce soit en faisant consommer de l’alcool à l’un, ou encore en incitant les deux autres à avoir des relations sexuelles devant lui.

« À cette époque, je sentais que ce n’était éthiquemen­t pas correct, j’ai franchi la ligne, c’est une faiblesse de la pire espèce », avait concédé Lapointe lors d’un témoignage à la cour, se traitant même de « pourriture ».

Mais du même coup, Lapointe a souligné que les victimes étaient « presque majeures », et que, dans certains cas, ce sont les jeunes qui auraient pris l’initiative des contacts sexuels. Ces arguments ont toutefois été balayés du revers de la main par le juge.

PENDANT HUIT ANS

Ainsi, même si Lapointe dit regretter sincèremen­t ses gestes, même si le risque de récidive est faible, le juge n’a pas voulu lui imposer une peine de 18 à 24 mois d’incarcérat­ion, comme la défense le demandait.

« Il s’est aveuglé volontaire­ment », a noté le juge Délisle, en rappelant que les abus se sont étalés sur une période de huit ans, qu’il s’agissait de mauvais traitement­s envers des mineurs et que Lapointe se trouvait dans une situation d’autorité.

Il a donc condamné l’homme à 45 mois d’incarcérat­ion. Il sera de plus inscrit au registre des délinquant­s sexuels jusqu’à sa mort.

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