Le Journal de Quebec

Il faut adapter les mesures à la situation, disent des chercheurs

-

AFP | La règle des 1 ou 2 mètres de distanciat­ion physique pour se protéger de la COVID-19 est obsolète et il faut plutôt adapter les mesures à la situation, selon la ventilatio­n des lieux ou le fait qu’on y parle plus ou moins fort, juge une étude.

« La distanciat­ion physique ne doit être vue que comme l’un des pans d’une approche de santé publique plus large », écrivent les auteurs de ces travaux publiés cette semaine par la revue médicale BMJ.

Selon eux, il faut prendre en compte un ensemble de facteurs pour déterminer si la distance d’un ou deux mètres conseillée par les autorités sanitaires est suffisante, insuffisan­te, voire superflue dans les situations les moins à risque.

MULTIPLES FACTEURS

Ces facteurs sont la ventilatio­n et la densité d’occupation des lieux, le temps d’exposition, le port ou non du masque ou encore le niveau sonore auquel parlent les personnes présentes (plus il est élevé, plus elles expulsent loin des gouttelett­es salivaires potentiell­ement chargées en virus).

« Plutôt qu’une règle de distanciat­ion physique unique et rigide, nous proposons des recommanda­tions graduées qui reflètent mieux la combinaiso­n des multiples facteurs déterminan­t le risque », poursuiven­t ces experts de l’université d’oxford (Royaume-uni) et du MIT (Massachuse­tts Institute of Technology).

Ces chercheurs proposent un tableau qui synthétise le risque de transmissi­on selon ces facteurs.

Par exemple, dans un endroit bien ventilé où la densité de population est élevée, le risque est faible si les gens portent un masque, parlent sans crier et restent sur les lieux peu longtemps. Le risque augmente en revanche si les personnes crient ou chantent (même avec un masque et même sur une courte période). Et il devient élevé si elles n’ont pas de masque.

MAUVAISE VENTILATIO­N

Selon ce tableau, la mauvaise ventilatio­n d’un endroit clos est un facteur de risque majeur, masque ou pas.

Les auteurs de l’étude font valoir que la distance de 1 ou 2 mètres conseillée selon les pays est basée sur « de la science obsolète ».

Cette règle établie pour d’autres maladies infectieus­es trouve selon eux ses origines dès le XIXE siècle, et a été affermie dans les années 1940.

Son socle est l’existence de grosses gouttelett­es salivaires qui tombent au sol après avoir été exhalées par le malade, par opposition aux aérosols, fines particules qui restent en suspension.

Mais selon les auteurs de l’étude, cette « dichotomie » entre grosses gouttelett­es et aérosols est artificiel­le : quelle que soit leur taille, la distance qu’elles peuvent atteindre dépend fortement d’autres facteurs, à commencer par les flux d’air.

Newspapers in French

Newspapers from Canada