Accueil froid pour la vente de la cimenterie
Le gouvernement invité à protéger nos actifs
L’idée que la cimenterie Mcinnis puisse passer aux mains d’intérêts étrangers après que l’état québécois lui eut consenti des millions en soutiens financiers est accueillie froidement par l’opposition à Québec.
Le Journal rapportait dans son édition d’hier que le conglomérat brésilien Votorantim a entamé un processus formel pour acheter les actions de la cimenterie située à Port-danielGascons, en Gaspésie, selon ce qu’a indiqué une source bien informée qui a préféré garder l’anonymat.
Au moment où l’entreprise gagne en performance et que « les profits s’en viennent », le député péquiste de Bonaventure, Sylvain Roy, soutient que ce scénario le « déçoit ». « Pourquoi si c’est bon pour les Brésiliens, ce n’est pas bon pour une entreprise québécoise ? » demande-t-il.
ÉTHIQUE
L’élu émet des doutes sur « l’éthique » qu’adopterait un propriétaire étranger face à des enjeux de nature environnementale comme celui des rejets de poussière collante qui ont affecté le voisinage de l’usine récemment et sur l’engagement que cet acheteur témoignerait pour la vitalité de l’économie régionale. « Le comportement moral, on ne le connaît pas. »
Au Parti libéral du Québec, le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie, Carlos Leitão, demande au gouvernement Legault de « protéger les actifs des Québécois ».
« Si Mcinnis est sur le point de passer aux mains d’intérêts brésiliens, visiblement le nationalisme de la CAQ en est un à géométrie variable tout dépendant du côté de la chambre où elle se situe », a-t-il soutenu dans une déclaration écrite.
CONTRÔLE QUÉBÉCOIS
« Ce projet désastreux pour l’économie et l’environnement n’aurait jamais dû voir le jour, mais le minimum aurait été de garder le contrôle économique au Québec », a de son côté réagi le député de Québec solidaire Vincent Marissal.
Invité à se positionner quant à la possible vente de la cimenterie gaspésienne, le cabinet du ministère de l’économie, Pierre Fitzgibbon, a préféré ne pas faire de commentaire, hier.