Le Journal de Quebec

Des souvenirs d’un bar de danseurs aux enchères

Le 281, un célèbre cabaret érotique de Montréal qui a célébré ses 40 ans en avril, fermera bientôt ses portes

- ROXANE TRUDEL split casting,

Petits podiums pour les danses aux tables, produits dérivés comme des caleçons ou des trousses pour les enterremen­ts de vie de jeune fille, tableaux de torse d’homme... Le mythique bar de danseurs Le 281 mettra à l’encan une panoplie d’objets marquant les 40 ans d’histoire de l’établissem­ent montréalai­s.

« Initialeme­nt, je voulais faire l’encan sur place. Je l’aurais fait avec une petite

twist sexy. C’est sûr que les [danseurs] auraient été là », explique Annie Delisle, propriétai­re du 281.

Après 40 ans de loyaux services envers la gent féminine, elle a annoncé en février avoir pris la décision de mettre la clé sous la porte du légendaire bar de danseurs nus dès septembre, pour des motifs personnels.

Si Mme Delisle avait prévu une finale grandiose pour le dernier été du club, les mesures sanitaires ne lui ont pas donné le goût de rouvrir depuis le 15 mars.

« Avec le deux mètres de distance, on ne peut rien faire ici. Ce n’est exactement pas ça, l’expérience 281. C’est la proximité, la folie », décrit-elle.

ENCAN EN LIGNE

Pour cette même raison, l’encan qui devait initialeme­nt se tenir au coeur même du cabaret érotique devra plutôt avoir lieu sur le web, à la grande déception de Mme Delisle qui aurait aimé s’affilier à un organisme communauta­ire pour amasser des fonds.

« C’est assez ordinaire comme finale. Mais bon [...]. Il y a des affaires pires dans la vie », tempère la femme d’affaires.

Outre les cocasses produits dérivés et le mobilier « emblématiq­ue » sorti tout droit des années 1970, Le 281 se débarrasse aussi d’objets plus standards, comme ses systèmes de son, ses éclairages, et ses produits de bar.

En regardant son établissem­ent vide de vie, Mme Delisle pouffe de rire en se remémorant des événements inoubliabl­es.

« Souvent, les moments les plus drôles, c’était les soirs d’audition [...]. Pour avoir un gars qui a le bon on devait en voir une centaine. Et c’est pas toujours des heureuses performanc­es, dit-elle en riant. Faire une tout nu, ça ne se fait pas ! »

UN ESPACE POUR LES DAMES

Même si elle ne veut plus prendre en charge le bar qui a occupé une grande partie de sa vie, Mme Delisle espère que quelqu’un voudra bien reprendre l’idée, ou même la marque 281, pour offrir aux dames un espace pour elles.

« Je serais prête à accompagne­r, le temps de bâtir le club, ou de référer mon équipe [...]. On mettait vraiment le corps du gars en valeur, sans nécessaire­ment aller dans la nudité chaque fois. »

L’encan se fera sur le site jakibi.com le 12 septembre. Il sera possible de pré-miser sur les articles dès le 8 septembre.

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1. Annie Delisle, propriétai­re du 281,
devant la scène où dansaient ses employés. 2. Elle et Éric Bordeleau, de la Maison des Encans, devant une oeuvre qui sera vendue aux enchères. 3. Des produits dérivés comme des caleçons feront partie des lots en vente.
PHOTOS BEN PELOSSE 2 1 3 1. Annie Delisle, propriétai­re du 281, devant la scène où dansaient ses employés. 2. Elle et Éric Bordeleau, de la Maison des Encans, devant une oeuvre qui sera vendue aux enchères. 3. Des produits dérivés comme des caleçons feront partie des lots en vente.

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