Un Norvégien en jaune et des chutes en série
Alexander Kristoff est sorti vainqueur de la première étape du tour, courue hier sous la pluie à Nice
NICE | (AFP) Un Norvégien en jaune sur la Promenade des
Anglais : Alexander Kristoff a gagné hier à Nice l’étape d’ouverture du Tour de France marquée par une succession de chutes sous la pluie, dont celle de Thibaut Pinot.
Recensé parmi les nombreux coureurs blessés dans leur chair, la principale chance française pour le classement général a mal entamé cette 107e édition sous tension. S’il n’a pas perdu de temps sur ses rivaux, le Franc-comtois a rallié l’arrivée, contusionné et le regard sombre.
Sur le podium, Kristoff, vainqueur pour la quatrième fois dans le Tour à l’âge de 33 ans, a endossé le premier maillot jaune de cette édition qui a commencé dans un contexte sanitaire pesant, avec masque obligatoire et stricte restriction d’accès pour le public.
Mais, très vite, l’attention s’est tournée vers les conditions de course. À cause de la pluie qui a transformé la route en patinoire, sur une chaussée rendue très grasse par les intempéries survenant après la longue période sèche de l’été sur la Côte d’azur.
Par précaution, les temps ont été neutralisés au passage des trois derniers kilomètres, suivant une décision du jury qui a accédé à la demande des coureurs mis en garde par des chutes lors des deux premiers passages sur la Promenade des Anglais.
LE PELOTON SUR DES OEUFS
Le peloton, en réalité, a roulé sur des oeufs derrière l’échappée de trois coureurs (Gautier, Grellier, Schär) formée dès le début de course. Plusieurs leaders d’équipe se sont retrouvés pris, notamment Julian Alaphilippe, l’australien Richie Porte et le Colombien Nairo Quintana, sans gravité apparente.
En revanche, Pavel Sivakov, l’un des lieutenants en montagne du vainqueur sortant Egan Bernal, a chuté à deux reprises pour sa découverte du Tour. Touché des deux côtés, coudes ensanglantés, le jeune Russe (23 ans) a navigué à l’arrière de la course.
Après la fin de l’échappée, le peloton, incité à la prudence par toutes ces mésaventures, a observé une trêve à l’entrée des 60 derniers kilomètres alors que plusieurs sprinteurs (Nizzolo et Ewan notamment) étaient distancés.
Cette neutralisation de fait, avec l’allemand Tony Martin en première ligne pour mener l’opération, a failli être interrompue par l’équipe Astana à 46 kilomètres de l’arrivée qui a commencé à accélérer dans une descente. Quelques virages plus loin, la chute de son leader, le Colombien Miguel Angel Lopez, qui a fait une sortie de route et heurté de plein fouet un panneau de signalisation, a mis fin à ce coup d’audace.
Malgré le ralentissement général au sein d’un peloton détendu, le Néo-zélandais George Bennett, un des coéquipiers du Slovène Primoz Roglic, a chuté lui aussi dans la dernière descente et a été touché à une épaule.
Cette drôle d’étape s’est dénouée dans les 20 derniers kilomètres, après une tentative de Benoît Cosnefroy. Au sprint, Kristoff a devancé nettement le champion du monde, le Danois Mads Pedersen.