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Lemire roule avec les champions de « l’écurie » française Commencal Muc-off
Il est plutôt rare qu’un jeune compétiteur signe un pacte avec une équipe chevronnée européenne. C’est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit d’un Québécois dans une discipline aussi internationale que la descente de vélo de montagne. Tristan Lemire fait partie des exceptions.
Avant même de célébrer ses 16 ans, le « rider » québécois avait posé sa signature au bas d’un contrat de trois ans avec « l’écurie » européenne Commencal MucOff by Riding Addiction, opérée par les Français Thibaut et Gaétan Ruffin. Une équipe professionnelle de pointe sur la scène internationale comptant 25 podiums et 17 victoires depuis deux ans.
Et ce, même s’il ne peut pas encore descendre sur la coupe du monde junior. Tristan suit les traces des grands de l’équipe, Amaury Pierron et Myriam Nicole, champions du monde, en se préparant à chausser les souliers du double champion mondial junior : Thibaut Dapréla.
« MATCH » PARFAIT
Sa sélection hâtive au sein de l’une des meilleures équipes au monde n’est pas un hasard. Les frères Ruffin désiraient évidemment recruter un jeune homme capable de conserver le trophée de champion du monde dans leur collection en plus d’assurer une présence nord-américaine dans l’équipe.
« Depuis notre création en 2006, nous supportons les juniors et la présence de “riders” internationaux. On ne voulait pas n’importe qui. On a étudié le profil de Tristan que nous avait transmis un recruteur d’un fabricant de vélo. La coupe du monde junior a une grande valeur pour nous et nos commanditaires. Le successeur de Dapréla devait avoir la même envergure », a expliqué Thibaut Ruffin dans un entretien avec Le Journal.
En plus de ses exploits, la question linguistique a aussi motivé l’embauche du Québécois. Dans une équipe d’une quinzaine d’employés gérée par deux Français et majoritairement composée de compétiteurs natifs de l’hexagone, la langue de Molière est dominante sur le terrain.
« Parler la même langue nous permet tous d’être meilleurs. Sans tomber d dans les questions raciales, un candidat an nglophone n’aurait pas fonctionné. L’équ uipe est soudée comme une bande d’amis. Les liens sont profonds et la langue joue e un rôle très important », a précisé M. Ruf ffin.
AUTOMATISME
Invité aux essais hivernaux en France et au Portugal, Tristan a conquis ses nouveaux patrons et coéquipiers par son talent et sa capacité à s’adapter à un nouvel environnement.
Le contrat de trois ans était frappé d’une première année d’essai.
« Dès la fin du premier camp hivernal, j’ai appelé son père et je lui ai dit qu’on oubliait cette année d’essai. C’était un contrat complet de trois ans, a raconté Thibaut Ruffin, amusé.
« Tristan a fait l’unanimité avec sa personnalité et son esprit de compétition, a enchaîné le copropriétaire qui enfourche aussi l’un des vélos sur le circuit de la coupe du monde. À 16 ans, c’est un gamin qui nous a impressionnés par sa maturité. Sur son vélo, il va vite sans même forcer et se fatiguer, s’est-il exclamé. Il est si relaxe. »
Lemire se distingue aussi par ses lec tures des parcours. Quelques fois dura ces essais, il a bluffé par ses trajectoir différentes les champions mondia Amaury Pierron et Myriam Nicole.
« Il est doué et il est un rider complet, certifié Ruffin. Il passe sa vie sur un vél que ce soit en descente, enduro ou bmx Il fait de tout et il est à l’aise partout. C qui est excellent pour développer le aptitudes techniques. Son potentiel est énorme. Il faut maintenant l’amener au niveau suivant. »
Dans son esprit, il croit que le Québécois appartiendra au top 5 mondial. Quand?
« Le futur nous le dira. Cela prend plusieurs années. S’il y arrive dès sa sortie des rangs juniors, ce sera un plus. On s’en reparlera d’ici là. »