De Rimouski à Montréal
Alex Belzile a retrouvé un ancien coéquipier de l’océanic avec le Canadien
À une autre époque, Alex Belzile et Patrick Délisle-houde partageaient le même vestiaire avec l’océanic de Rimouski. Ils avaient 18 ans. L’un jouait au centre, l’autre à l’aile gauche. C’était en 2009-2010. Les deux caressaient le même rêve, celui d’atteindre la LNH.
Dix ans plus tard, ils ont bouclé la boucle. Ils ont pris des chemins complètement différents, mais ils sont redevenus des coéquipiers. Et sur une scène encore plus grande.
Belzile n’a pas changé son rôle. Il poursuit sa carrière comme joueur. Il a fait sa place au pic et à la pelle en jouant dans la LHJMQ, la ECHL, la Ligue américaine avant de finalement obtenir une première chance dans la LNH à l’âge de 28 ans avec le Canadien en plein coeur des séries.
Délisle-houde a bifurqué de sa route, mais il a atteint son objectif d’une autre façon. Après une carrière de six saisons avec les Redmen de l’université
Mcgill, où il a porté le « C » de capitaine, il occupe maintenant les fonctions de coordonnateur à la préparation physique avec le CH. Il y est depuis le début de la saison 2017-2018.
UNE FIERTÉ
Cette histoire n’a pas fait de bruit pendant les séries. Ça se déroulait dans la bulle à Toronto pendant le tour de qualification contre les Penguins et le premier tour des séries face aux Flyers.
« Patrick était très fier de moi et il me l’a dit, a affirmé Belzile en entrevue téléphonique au Journal quelques jours après l’élimination face aux Flyers. Après mon premier match contre les Penguins, il est venu me dire bravo. Mais nous n’avons pas eu trop la chance de nous parler comme deux anciens amis et anciens coéquipiers de l’océanic. Ça se passait trop rapidement dans la bulle. Nous faisions nos petites affaires. »
« Quand j’y repense, c’est assez particulier, a poursuivi Belzile. C’était vraiment plaisant. J’ai eu la chance de jouer pendant un an et demi avec Pat durant mon passage à Rimouski. Pat est vraiment une bonne personne. On avait eu la chance de se voir lors des camps du CH. Il est à sa place dans son rôle de préparateur physique, il prend ça à coeur et il est très discipliné. C’était le fun de se retrouver. »
APRÈS 407 MATCHS
Le 7 août dernier, Belzile a porté l’uniforme du CH pour une première fois lors du quatrième et dernier match face à la bande de Sidney Crosby. Pour lui, c’était une immense récompense après un parcours de 239 matchs dans la Ligue américaine et 168 matchs dans la ECHL.
« Quand j’étais dans la bulle, je voulais aider l’équipe, c’est tout, a répliqué l’ailier. Je ne pouvais pas toujours me dire que j’étais une recrue et que c’était donc bien beau comme histoire. »
« Je savais que c’était mon premier match dans la LNH, mais je voulais garder l’approche d’un match régulier. L’enjeu contre les Penguins était bien plus important, nous pouvions les sortir. »
À son troisième match en séries, Belzile a obtenu un premier point dans la LNH. Une passe sur un but de Joel Armia dans un gain de 5 à 0 contre les Flyers.
Il devenait ainsi le premier joueur du Tricolore à obtenir son premier point en séries à l’âge de 28 ans ou plus. Dans l’histoire moderne de la LNH, il devenait le deuxième joueur seulement à réaliser cet exploit, le premier depuis Éric Perrin en 2004 avec le Lightning.
Au lendemain de ce deuxième match contre les Flyers, Kirk Muller avait dit qu’il avait apprécié le geste des meneurs de l’équipe qui avaient souligné le premier point de Belzile. « J’aime rester dans l’ombre, mais là, il y a eu un petit boum, a dit le joueur originaire de Saint-éloi. Ça faisait chaud au coeur. J’ai pris le temps d’assimiler ça. Sur le coup, j’étais quand même très émotif. Je ne réalise pas toujours tout le chemin que j’ai parcouru puisque je vis ça au jour le jour. »
LE PETIT TRAIN
Au prochain camp du CH, Belzile aura un objectif simple, celui de gagner un poste à temps plein avec l’équipe.
« Dans ma tête, je vois ça comme le début de mes belles années. Oui, je voulais me rendre jusqu’à la LNH, mais je veux aussi y rester. J’ai confiance en mes moyens. Avec mes six matchs en séries, j’ai gagné encore plus en confiance. Je sais maintenant que je peux jouer dans la LNH. C’est un objectif atteignable. Je suis dans la bonne direction. Mon petit train continue de rouler loin. »