Le Journal de Quebec

L’étudiant du hockey

Belzile voulait tout connaître sur les rouages de son sport

- JEAN-FRANÇOIS CHAUMONT

Serge Beausoleil s’attendait à recevoir un autre appel pour parler d’alexis Lafrenière, son ailier prodige à Rimouski. L’entraîneur en chef de l’océanic a retrouvé le sourire dans sa voix quand on lui a dit qu’on changerait de sujet.

Pour nous replacer dans le contexte, nous étions quelques jours seulement après la deuxième loterie dans la LNH. Les Rangers de New York avaient remporté le gros prix. Beausoleil recevait des téléphones d’un peu partout en Amérique du Nord pour décrire le futur premier choix au repêchage.

C’était aussi après le deuxième match de la série contre les Flyers de Philadelph­ie où Alex Belzile avait inscrit son nom pour une première fois sur une feuille de pointage.

À sa dernière année avec l’océanic, Belzile a joué pour Beausoleil.

« Il avait non seulement obtenu une saison de 92 points à sa dernière année avec l’océanic, mais c’était un leader qui nous avait conduits jusqu’en finale, s’est remémoré l’homme de 53 ans. Cette année-là, nous n’avions pas une grande équipe, nous n’étions pas une équipe aspirante au titre. Nous avions perdu en finale contre les Sea Dogs de Saint-jean. Les Sea Dogs misaient sur un gros club avec Jonathan Huberdeau. »

TROP LENT

À cette époque, Beausoleil pouvait-il prédire un avenir dans la LNH à Belzile même s’il n’avait jamais été repêché et qu’il était un modeste choix de 11e tour par l’océanic en 2009?

« Alex avait une carence importante au niveau de son patin. Mais en même temps, il avait un talent fou pour la compréhens­ion du jeu. Il avait aussi une grande passion. Je me disais qu’il avait le potentiel pour jouer chez les pros, mais peut-être pas au niveau de la LNH. »

UNE PASSION

Belzile a cogné à la porte de son ancien entraîneur alors qu’il roulait sa bosse depuis un bon moment dans la Ligue américaine.

« Il y a deux ans, Alex avait demandé de me suivre pas à pas dans nos décisions avec l’océanic, a expliqué Beausoleil. Autant pour la préparatio­n des entraîneme­nts, des discussion­s pour le repêchage ou les transactio­ns. Il voulait savoir comment ça se déroulait dans le quotidien d’une équipe junior. C’est un gars qui est assoiffé de connaissan­ces sur le hockey. Ça revient encore une fois à sa passion pour le hockey. Ça ne me surprend pas de le voir atteindre son rêve. »

Pour Belzile, c’était une démarche pour poursuivre son cheminemen­t comme joueur, pas une sorte de plan B.

« J’aime tout ce qui englobe le hockey, a-t-il répliqué. J’ai eu la chance de développer une très belle relation avec Serge. Tous les ans, je retourne patiner avec l’océanic pour le début des camps. C’est l’équipe de mon patelin. »

« Mais c’est vrai que je lui posais beaucoup de questions. Je cherchais à connaître la réalité de la vie d’un coach ou d’un deuxième étage d’une équipe de la LHJMQ. C’était par curiosité. Le hockey est mon métier et je veux assimiler le plus d’informatio­ns. Je n’avais pas en tête de préparer mon après-carrière. Au contraire, je crois que les belles années restent devant moi. »

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Leader incontesté chez l’océanic de Rimouski, Alex Belzile a totalisé 92 points à sa dernière campagne dans la LHJMQ.
PHOTO D’ARCHIVES Leader incontesté chez l’océanic de Rimouski, Alex Belzile a totalisé 92 points à sa dernière campagne dans la LHJMQ.

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