25 EMPLOIS À FUIR
Plusieurs secteurs pourraient prendre du temps à s’en remettre
Le commerce de détail, l’industrie touristique, la restauration et la culture sont parmi les secteurs économiques qui ont le plus écopé de la COVID-19.
« Tous les secteurs d’activité ne sont pas égaux face à cette situation et certains pourraient écoper plus longuement que d’autres », estimait Joëlle Noreau, économiste principale chez Desjardins dans un point de vue économique publié au printemps.
Au plus fort de la crise, près des deux tiers des travailleurs du commerce de détail, soit plus de 200 000 personnes, se sont retrouvés sans emploi du jour au lendemain.
Avec les fermetures et les restructurations annoncées par les grandes chaînes, on peut penser que l’hécatombe n’est pas terminée.
« La pandémie a donné tout un choc au commerce de détail. Par contre, il est encore trop tôt pour connaître le nombre de pertes d’emploi définitives associées à la COVID », affirme
Manuel Champagne, directeur général du comité sectoriel Détail Québec.
INCERTITUDE
Les prochains mois dans la restauration s’annoncent tout aussi difficiles. Malgré la réouverture des salles à manger, plusieurs joueurs pourraient ne pas passer à travers.
Selon un sondage de l’association Restauration Québec (ARQ), 61 % des restaurateurs affirment qu’ils ne pourront maintenir leurs activités au-delà de six mois dans les conditions d’exploitation actuelles.
Pour Sylvie Baillargeon, chargée de projet au Conseil québécois des ressources humaines en tourisme, l’industrie touristique va souffrir plus longtemps que les autres.
« Dans un contexte de fermeture des frontières, il faut trouver des façons d’intéresser le marché québécois », dit-elle.
Avant que l’industrie touristique retrouve son erre d’aller, il pourrait s’écouler plusieurs mois, affirme Jean-thomas Henderson, professeur à l’institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec. « Certains intervenants seraient même heureux de réembaucher 20 % de leur personnel d’ici le début 2021 », souligne-t-il.
LA CULTURE TOUCHÉE AUSSI
Les impacts de la COVID touchent également de plein fouet le secteur de la culture, témoigne Christine Bouchard, présidente de Compétence Culture.
« Pour les artistes, qui sont travailleurs autonomes, c’est excessivement difficile. Il y a énormément d’inquiétude. Ce sont des gens qui se retrouvent sans emploi du jour au lendemain et qui ne savent pas à quel moment les contrats vont redémarrer. »
L’exode des artisans vers d’autres métiers aurait des effets dramatiques, selon Denis Chouinard, professeur titulaire à l’école des médias de L’UQAM, puisque la chaîne de transmission du savoir serait ainsi rompue.
Compétence Culture est l’un des 29 comités sectoriels de maind’oeuvre du Québec qui fédère une soixantaine d’organisations du secteur des arts et de la culture.