Des déchets pourrissent la vie des résidents
Tourisme dans le Vieux-québec
Des citoyens demandent à la Ville de sévir contre les propriétaires qui louent leurs logements à court terme aux touristes et qu’ils soupçonnent d’être à l’origine de l’accumulation de déchets nauséabonds dans les rues du Vieux-québec.
« Comme les rues sont étroites, les odeurs se font sentir rapidement, c’est vraiment déplaisant. Et ça fait beaucoup de pollution visuelle, c’est malavenant », déplore Nathalie Tremblay, une résidente de la rue Couillard depuis 20 ans.
Mme Tremblay estime que le problème s’est accru depuis deux ans, tout comme un résident de la rue Christie qui a requis l’anonymat par crainte de représailles de la part de voisins qui utilisent des plateformes de location de type Airbnb.
« Je vois souvent des “locataires Airbnb” arriver puis repartir en tirant leurs déchets dans la rue », raconte-t-il, affirmant avoir déposé quelques plaintes à ce sujet depuis plusieurs mois.
« C’est épouvantable. Il y a des collectes d’ordures deux fois par semaine et malgré ça, on voit des sacs-poubelle un peu partout dans les rues tous les jours », peste l’homme.
PAS UNE COÏNCIDENCE
Au passage du Journal vendredi, 24 heures avant la collecte, plusieurs sacs à ordures traînaient au bord des rues du quadrilatère situé entre les rues des Remparts, Hamel, Sainte-famille et Garneau. Des photos fournies par des citoyens 36 heures avant la précédente collecte font état du même constat.
Beaucoup de logements en location à court terme se trouvent dans ce quadrilatère, d’après le site web de la populaire plateforme Airbnb. Pour Michel Masse, président du Comité des citoyens du Vieux-québec, ce n’est pas une coïncidence.
« On a déjà soulevé la problématique, il y a deux ans, lors de la consultation publique sur [l’hébergement touristique de type] Airbnb à la Ville de Québec. Là, le tourisme recommence et les ordures réapparaissent. Il va falloir faire quelque chose », insiste-t-il, soulignant qu’il y avait eu une accalmie durant le confinement.
Questionnée à ce sujet, la porte-parole de la Ville de Québec, Mireille Plamondon, a indiqué être bien au fait du problème. Toutefois, elle indique qu’il n’y a pas de mesures disciplinaires qui sont prévues pour les contrevenants pour l’instant.
« À ce moment-ci, on mise sur la sensibilisation. Des inspecteurs passent régulièrement pour donner des avis », explique Mme Plamondon qui invite les citoyens à appeler la Ville lorsqu’il y a un problème.
ILLÉGAL
Pour le conseiller municipal de Cap-auxDiamants, Jean Rousseau, l’administration Labeaume doit agir plus efficacement et imposer des sanctions pour endiguer le phénomène.
Par ailleurs, M. Rousseau estime qu’une grande partie des propriétaires qui utilisent la plateforme Airbnb pour louer leur logement à Québec le font de façon illégale, livrant une compétition déloyale aux sites d’hébergement touristique traditionnels.
« Moi, je sévirais très fort contre ces plateformes-là », conclut-il.