Le Journal de Quebec

Course au plasma pour Samy

Seul enfant au Québec atteint par sa maladie

- FRÉDÉRIQUE GIGUÈRE

Atteint d’une maladie génétique rare dont il est le seul à souffrir au Québec, le petit Samy, 16 mois, est déjà destiné à une vie différente, mais une recherche prometteus­e menée à Sainte-justine pourrait lui permettre d’améliorer son quotidien, espèrent ses parents.

« On ne l’accepte pas et je ne sais pas si un jour on va apprendre à vivre avec cette maladie, lance Aziz El Fara, le père du bébé, les yeux rougis. Il est toute notre vie. Ses petits gazouillis et ses sourires, c’est ça le vrai bonheur. »

La petite famille de Laval a reçu Lejour

nal il y a quelques jours dans un chalet où elle est confinée depuis le début de la pandémie. Si plusieurs ne souhaitent pas attraper la COVID-19, les El Fara la craignent plus que tout, puisqu’elle pourrait être fatale pour leur enfant.

Le petit Samy est atteint du syndrome de Roifman, une maladie orpheline qui touche principale­ment son système immunitair­e, ses os et sa vue. On compte une dizaine de cas au pays. Il est à peu près certain qu’il grandira avec une forme de nanisme, un déficit immunitair­e, une déficience intellectu­elle et des troubles d’apprentiss­age, explique le Dr Philippe Campeau, généticien au Centre hospitalie­r universita­ire Sainte-justine, à Montréal.

BAISERS SOUFFLÉS

Déjà, à 16 mois, les parents et l’équipe médicale de Samy notent plusieurs différence­s et retards dans son développem­ent et ceux-ci risquent de se multiplier avec le temps. Cela n’empêche pas le mignon blondinet d’être très sociable, notamment en tendant les bras à la représenta­nte du Journal dès son arrivée en plus de lui envoyer quelques baisers soufflés pendant l’entrevue.

« C’est difficile de se sentir aussi impuissant­s, lance M. El Fara. Ça m’affecte beaucoup psychologi­quement. La recherche du Dr Campeau est la première lueur d’espoir qu’on a depuis sa naissance. »

Pour l’instant, Samy doit subir une transfusio­n d’immunoglob­uline chaque semaine. Celle-ci est fabriquée à partir de dons de plasma et est essentiell­e à la survie du bambin.

La recherche actuelleme­nt en financemen­t pourrait permettre de développer d’autres traitement­s moins exigeants pour le petit ( voir autre texte). Pour l’instant, il est voué à recevoir ces transfusio­ns à vie.

« De là l’importance du don de plasma, explique M. El Fara. On lance un appel à tous. Donnez si vous le pouvez. »

DE PLUS EN PLUS POPULAIRE

Bien qu’héma-québec ne note pas de pénurie pour l’instant, l’efficacité du produit fait en sorte que la demande a explosé dans les dernières années. Elle invite donc les Québécois à devenir donneurs afin d’éviter d’en manquer.

Certaines études affirment d’ailleurs que le plasma pourrait être considéré dans la lutte contre la COVID-19.

Aziz El Fara, enquêteur à la police de Laval, et sa conjointe Vanessa Déniger, esthéticie­nne propriétai­re, sont en arrêt de travail depuis la naissance de leur fils afin de prendre soin de lui convenable­ment. Leur priorité demeure leur garçon, mais l’accueil d’un nouvel enfant dans le futur est un rêve qu’ils caressent.

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PHOTO PIERRE-PAUL POULIN Vanessa Déniger et Aziz El Fara sont confinés dans un chalet avec leur fils de 16 mois, Samy, atteint d’une rare maladie génétique.

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