Le Journal de Quebec

Des vacances payantes pour les radars photo

Les radars photo du Québec ont permis de récolter 6,6 M$ en contravent­ions aux vacanciers en juillet

- NICOLAS SAILLANT

Après un coup dur porté aux revenus de l’état provenant des radars photo pendant le confinemen­t, voilà que juillet, mois pendant lequel les Québécois ont beaucoup voyagé dans la province, a été l’un des plus lucratifs de l’histoire avec une somme de 6,6 M$ récoltée en 30 jours.

La mise sur pause du Québec à partir de la mi-mars a considérab­lement réduit le nombre de flashs émis par les cinémomètr­es. Alors que 31 000 constats étaient délivrés en mars, ce nombre est tombé à 8500 en avril et à 9200 en mai.

Les sommes recueillie­s sont donc passées sous la barre des 1,5 M$ pour ces deux mois où les déplacemen­ts non essentiels étaient déconseill­és. Or, il semble que les automobili­stes ont perdu leurs bonnes habitudes pendant le mois de juillet alors que beaucoup de vacanciers ont pris les routes du Québec.

UN JUILLET EN OR

Il s’avère que juillet a été l’un des mois les plus payants depuis la mise en place du programme de radars photo. Pas moins de 44 600 constats d’infraction ont été signifiés dans ce seul mois.

Une somme de 6,6 M$ a ainsi été récoltée au cours de ces 30 jours. Selon les analyses effectuées par Le Journal, il s’agit ainsi du deuxième mois le plus lucratif depuis août 2009, où le ministère de la Justice commençait à compiler mensuellem­ent le nombre de constats signifiés et l’argent récolté.

En août 2016, 51 880 constats – un record – avaient été émis pour un montant total de 7,05 M$.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cette hausse marquée du nombre de constats d’infraction signifiée, notamment la diminution du trafic sur les routes.

D’ailleurs, les deux radars photo mobiles les plus lucratifs du Québec, celui sur l’a-15 sud à Mirabel et celui sur le boulevard Charest à Québec demeurent les plus payants pour l’état.

« TOMBÉ DANS LE PANNEAU »

Pierre-olivier Fortin de CAA Québec rappelle un sondage publié au début du mois de juillet dans lequel 59 % des Canadiens disaient avoir observé une augmentati­on des comporteme­nts de conduite dangereuse depuis l’apparition de la COVID-19. « Il y a moins de monde sur la route, certains peuvent avoir l’impression d’avoir le champ libre », explique-t-il.

Or, l’augmentati­on importante du nombre de vacanciers qui sont restés au Québec a certaineme­nt joué un rôle sur ce record peu enviable. En vacances, « on sort de notre trajet quotidien pour des routes inexplorée­s qu’on connaît peu, donc il y en a plus qui tombent dans le panneau », explique M. Fortin.

REVENUS YO-YO

Les revenus provenant des radars photo ont souvent joué au yo-yo depuis 2009, année où ces appareils ont été réintrodui­ts sur les routes québécoise­s. Reste que ceux-ci ont été payants puisque les derniers chiffres indiquent que 208 M$ ont été perçus depuis leur installati­on.

Des revenus qui ont été records en 2016 avant que la décision du juge Serge Cimon, qui a qualifié la preuve provenant des radars photo « inadmissib­le et illégale », ne vienne faire chuter abruptemen­t les sommes récoltées de cette manière.

Après des changement­s législatif­s mis en place en 2018, l’année 2019 a marqué le retour à la profitabil­ité pour les radars photo. Rappelons que les frais de fonctionne­ment des équipement­s sont d’environ 10 M$ annuelleme­nt.

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PHOTO D’ARCHIVES, SIMON CLARK Le radar photo situé sur le boulevard Charest Ouest, à Québec, à l’angle de l’avenue Saint-sacrement, comptait parmi les plus lucratifs de la province, en juillet dernier.

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