Le Journal de Quebec

17 cas de COVID-19 dans un bar de Québec

Une soirée karaoké pourrait être à l’origine la série d’infections

- DOMINIQUE LELIÈVRE ET JÉRÉMY BERNIER

Une soirée karaoké au bar Le Kirouac, en Basse-ville de Québec, pourrait être à l’origine d’une éclosion majeure de COVID-19 dans l’établissem­ent, où pas moins de 17 cas ont été recensés parmi la clientèle et le personnel.

La direction régionale de santé publique de la Capitale-nationale a confirmé l’éclosion au Journal, hier. « Tous les cas positifs ainsi que leurs cas contacts sont mis en isolement », a informé un porte-parole du CIUSSS, Mathieu Boivin.

La Santé publique « invite » donc toutes les personnes ayant fréquenté cet établissem­ent entre le dimanche 23 août et le samedi 29 août inclusivem­ent à subir des tests pour la COVID-19, et ce, même si elles n’ont pas de symptômes.

FERMETURE TEMPORAIRE

La nouvelle a d’abord été ébruitée par le bar lui-même, samedi. Dans une publicatio­n sur Facebook, mentionnan­t que « certains » clients avaient reçu un diagnostic positif, l’entreprise invitait sa clientèle à aller passer le test de dépistage, disant ne vouloir « prendre aucune chance ».

Du même coup, le bar prévenait qu’il serait fermé durant trois jours, soit jusqu’à aujourd’hui, afin de procéder à une « désinfecti­on totale » des lieux.

« C’est difficile, surtout en temps de pandémie, alors qu’on se retrouve sans source de revenus. Mais je préfère fermer quelques jours que de voir [mes clients] dans un cercueil », indique au Journal Lucien Simard, le propriétai­re du Kirouac.

« Quand j’ai appris la nouvelle, je dois avouer qu’il y a des émotions qui ont remonté. Mais bon, je m’attendais un peu à devoir faire face à ce genre de situation un jour ou l’autre, à cause de ma clientèle assez âgée », ajoute l’homme.

Cette éclosion serait la plus importante à survenir dans un bar de la région de Québec depuis le début de la pandémie.

DEUX FACTEURS DE RISQUE

Bien qu’on ne sache pas encore où « l’infecté originel » de l’éclosion ait pu contracter la maladie, une hypothèse est actuelleme­nt privilégié­e par la Santé publique concernant la propagatio­n de celle-ci au sein de l’établissem­ent.

« Déjà, le milieu des bars est à risque élevé. Et dimanche [23 août], il y a eu une soirée karaoké. Quand vous chantez, il y a une dispersion des gouttelett­es assez élevée. Le cumul des deux risques peut créer des conditions extrêmemen­t périlleuse­s pour la transmissi­on du virus », explique le Dr Jacques Girard, directeur de santé publique intérimair­e de la Capitale-nationale.

L’enquête de la Santé publique a permis d’établir que le propriétai­re du bar avait mis en place toutes les mesures requises pour la protection contre la COVID-19. Toutefois, il est parfois difficile de s’assurer qu’elles sont toujours respectées à la lettre par le client et « une faille » aurait pu se produire, d’après le Dr Girard.

Le directeur régional intérimair­e de santé publique estime qu’il pourrait y avoir quelques cas supplément­aires qui n’ont pas encore été déclarés, mais que la situation devrait se stabiliser en milieu de semaine.

Le gouverneme­nt du Québec a indiqué hier que 120 cas supplément­aires de COVID-19 avaient été confirmés dans les 24 dernières heures. Trois décès, survenus entre le 23 et le 28 août, s’ajoutent également au bilan.

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PHOTO PASCAL HUOT L’éclosion a incité le bar Le Kirouac, situé dans le quartier Saint-sauveur, à suspendre temporaire­ment ses activités afin de permettre une désinfecti­on complète de l’endroit.

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