Le Journal de Quebec

Grèves à venir dans les garderies

- ROXANE TRUDEL — Avec l’agence QMI

La Fédération des intervenan­tes en petite enfance du Québec (FIPEQCSQ) amorcera une série de grèves tournantes demain pour réclamer un important rattrapage salarial et envoyer un avertissem­ent au gouverneme­nt Legault.

« Les intervenan­tes en milieu familial ont l’impression de tenir le réseau à bout de bras sans reconnaiss­ance de la part du gouverneme­nt. Elles ont été au front pendant la pandémie avec des tâches plus lourdes [...] Les conditions doivent s’améliorer, sans quoi, plusieurs fermeront leurs portes », indique Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ.

Les négociatio­ns ont achoppé sur l’offre finale du ministère de la Famille, qui fixerait le traitement horaire à 12,83 $, alors que les responsabl­es en services éducatifs en milieu familial gagnent actuelleme­nt l’équivalent de 12,42 $, soit moins que le salaire minimum, dénonce la Fédération.

Le syndicat, qui représente 10 000 membres, réclame plutôt un salaire horaire équivalent à 16,75 $ l’heure.

PLUS DE 50 000 FAMILLES

Les travailleu­ses de Québec seront les premières à débrayer demain, suivies par les différente­s associatio­ns régionales qui débrayeron­t ensuite tour à tour au fil des prochains jours, partout au Québec.

Les travailleu­ses de Montréal tiendront leur journée de grève le 11 septembre.

Advenant que cette série de grèves tournantes n’entraîne pas de progrès à la table de négociatio­ns, le syndicat prévoit déclencher une grève illimitée dès le 21 septembre.

Ces grèves toucheront entre 50 000 et 60 000 familles, estime la Fédération.

DE MOINS EN MOINS DE RELÈVE

D’années en année, le réseau perd des plumes en raison du salaire qui n’accote pas les tâches exigées, déplore la présidente.

Actuelleme­nt, il y a environ 2500 postes de responsabl­es en milieu familial à travers le Québec qui ne sont pas pourvus, note la Fédération,

« Ces places sont déjà budgétées et prêtes à être données […], mais il n’y a personne qui veut prendre la relève », ajoute-t-elle.

En plus de la préparatio­n pédagogiqu­e pour les enfants, de repas équilibrés selon le guide alimentair­e, de soins auprès des enfants et du nettoyage des jouets, la pandémie en a rajouté une couche en exigeant aux intervenan­tes la désinfecti­on de toutes les surfaces et le port du masque et de la visière à l’intérieur de leur propre domicile.

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