Le Journal de Quebec

Aucun employé ne porte le masque et c’est quand même légal

- ÉTIENNE PARÉ

L’ensemble des employés d’une animalerie sur la Côte-nord refusent de porter le masque, une décision que défend bec et ongle leur patron, qui se réfère à une réglementa­tion datant du début de la crise, mais qui est toujours appliquée.

« Je ne vois pas mes employés porter un masque pendant 10-12 heures. Dans l’entrepôt, on bouge beaucoup, on a chaud. Avec le masque, on viendrait avec le visage trempé », a illustré Steeven Beaudin-jean, le propriétai­re de l’animalerie Scoubizoo, à Baie-comeau.

Devenu une idole sur les groupes Facebook d’opposants aux mesures sanitaires, l’entreprene­ur insiste toutefois pour dire qu’il n’est pas animé par des motifs politiques. Il n’est ni « promasque » ni « antimasque », soutient-il.

D’ailleurs, M. Beaudin-jean a assuré que le couvre-visage reste obligatoir­e pour les clients à l’intérieur de l’animalerie, comme mentionné dans la réglementa­tion adoptée par le gouverneme­nt Legault en juillet pour les lieux publics fermés.

Or, il semble que les salariés, eux, ne soient pas officielle­ment tenus d’arborer le couvre-visage, même si on est tenté de croire le contraire, tellement le port du masque est devenu la norme dans les magasins depuis le début du déconfinem­ent.

« La CNESST est venue ici la semaine passée et elle a confirmé qu’on était correct, comme la distanciat­ion sociale est respectée. Si ce n’était pas légal, on ne l’aurait pas fait », a raconté M. Beaudin-jean.

UNE RÈGLE DÉSUÈTE ?

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) n’était pas en mesure cette fin de semaine de commenter ce dossier.

Par contre, un document disponible sur le site web de l’organisme gouverneme­ntal laisse entendre qu’effectivem­ent, les employés ne sont pas forcés de se couvrir la bouche et le nez, tant que la distanciat­ion sociale est possible.

Ce guide sert toujours de référence aux inspecteur­s de la CNESST, mais a été produit en avril, au début de la crise, bien avant l’adoption du règlement sur le masque obligatoir­e.

Si la CNESST était de passage à l’animalerie Scoubizoo la semaine dernière, c’est que fort possibleme­nt des clients se sont plaints. Steeven Beaudin-jean observe toutefois qu’en général, ils ont une bonne réaction lorsqu’ils voient que les employés ne sont pas masqués.

« Les clients comprennen­t que pour faire une commission de 15 minutes, il faut porter le masque, mais ils comprennen­t aussi que pour travailler huit heures en ligne, c’est une autre chose », a-t-il évoqué.

L’entreprene­ur nord-côtier jure que si un employé de l’animalerie voulait faire bande à part et se mettre à porter le masque, il n’y aurait pas de problème.

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