La police a le dos large
« Nous voulons ultimement abolir la police », a clamé une militante de Racial Justice Collective, un mouvement qui a défilé samedi dans les rues de Montréal. Le clou de la manifestation a été le déboulonnage de la statue de John A. Macdonald, le premier à occuper le poste de premier ministre du Canada.
Samedi, la tête décapitée de la statue a roulé sur le sol du square Dorchester devant une centaine de personnes trop heureuses, qui scandaient « tout le monde déteste la police ».
Réclamer qu’on coupe le budget de la police de 50 % n’est pas une question d’aimer ou de détester la police, mais plutôt d’insinuer que la police au Québec et partout au Canada incarne le racisme systémique, comme aux États-unis.
Qui croira que le déboulonnage de Macdonald, un personnage historique connu pour son comportement raciste anti-autochtone, mais aussi anti-français (un fait oublié par les manifestants samedi) s’est fait sans que les organisateurs aient su que cette démolition allait se produire ?
SILENCE
Presque toute la classe politique du Québec et du Canada s’est tue au sujet du déboulonnage de la statue. Mais François Legault et la mairesse de Montréal ont réagi. « Saccager des pans de notre histoire n’est pas la solution », a déclaré le premier ministre.
Comment peut-on laisser des manifestants se réclamant de la liberté faire usage de la violence pour éradiquer le passé ?
Les divers mouvements qui s’attaquent à l’institution policière dans nos démocraties sont dangereux. De plus, on veut assassiner en quelque sorte la mémoire des horreurs de l’histoire et de ceux qui les ont commises.
En s’en prenant aux statues, à des oeuvres artistiques et à la littérature qui font référence à un passé dont on a honte aujourd’hui, on rend sourdes, aveugles et muettes les jeunes générations et celles de demain.
Les esclavagistes et les responsables des grands crimes contre l’humanité comme Hitler et
Staline doivent demeurer présents dans nos esprits, dans nos manuels d’histoire et dans des musées spécialisés.