Les importations dangereuses
La société américaine est en train de descendre en enfer. Il est idiot de l’accompagner dans cette chute. C’est pourtant ce que les manifestants de ce week-end font quand ils demandent le définancement des forces policières au Québec et au Canada.
Nos forces policières, en dépit des bavures, ne ressemblent en rien à celles qui sévissent aux États-unis. Malgré, parfois, un certain profilage racial, elles ne tuent pas en série des suspects parce qu’ils ont la peau noire. Jamais, non plus, un policier d’ici ne placerait son genou sur la gorge d’un suspect jusqu’à ce qu’il meure, sous le regard approbateur de ses collègues.
Bien plus, nos services sociaux sont beaucoup plus développés qu’aux ÉtatsUnis. Les services que réclament les manifestants américains existent déjà ici. Les indigents ont droit à une assurance maladie universelle, contrairement aux États-unis. Les armes ne sont pas en vente libre.
CONTEXTES DIFFÉRENTS
Le définancement des forces policières, qui est très discutable en contexte américain, est complètement absurde dans notre contexte politique.
Malheureusement, plusieurs appliquent au Québec et au Canada les analyses qui viennent du sud de la frontière, alors que notre situation est très différente.
Pire, leurs propos versent dans le racisme sans qu’ils s’en rendent compte. Un racisme anti-blancs.
Aux États-unis, dans certains milieux, les Blancs sont accusés d’être racistes parce qu’ils ont la peau blanche.
Un ami me racontait récemment que dans un bureau d’affaires connu, une jeune professionnelle noire, lors de son évaluation annuelle, s’était fait féliciter en raison de son excellent travail. Comment, a-t-elle rétorqué, vous ne me donnez pas des mandats importants parce que je suis Noire ? Je pensais que vous me donniez des mandats importants parce que les Blancs doivent réparation aux Noirs. La mentalité de cette professionnelle est raciste. Un racisme anti-blancs.
RACISME IMPORTÉ
Associer un trait culturel, comme l’avarice, la paresse ou le racisme à la couleur de la peau est profondément raciste. Croire que tout est dû à quelqu’un en raison de la couleur de sa peau est raciste. Empêcher des gens de s’exprimer sur un sujet en raison de la couleur de leur peau est raciste.
Ces façons de penser racistes proviennent des États-unis.
De la même manière, le débat sur l’appropriation culturelle procède de cette logique raciste. Depuis quand seuls les gens qui appartiennent à certains groupes ethniques devraient-ils avoir l’exclusivité de la parole ? Depuis quand la simple appartenance ethnique l’emporte-t-elle sur la logique et la connaissance ? Depuis quand est-il interdit à des êtres humains de parler à d’autres êtres humains ? S’il devient impossible de parler des autres, alors toutes les facultés de sciences humaines devraient fermer.
Tout ce qui vient des États-unis n’est pas mauvais et nous subissons depuis longtemps l’influence américaine, pour le meilleur et pour le pire. Il semble que la saison du pire soit arrivée. À nous d’y prendre garde.
Nos forces policières, en dépit des bavures, ne ressemblent en rien à celles qui sévissent aux États-unis