De plus en plus de piétons blessés
De moins en moins d’automobilistes et de cyclistes meurent sur nos routes chaque année. Pourtant, les usagers les plus vulnérables, les piétons, sont de plus en plus nombreux à perdre la vie.
« On entend souvent parler de Montréal parce qu’il y a plus de monde et donc une concentration des collisions. Mais le danger pour les piétons est partout où il y a une forte circulation motorisée », insiste Jeanne Robin, co-porte-parole de Piéton Québec.
Les blessures des piétons sont aussi plus graves. « C’est très préoccupant », ajoute Mme Robin. Une piste d’explication est l’augmentation du nombre de VUS sur nos routes.
« Le VUS frappe les piétons à la poitrine et l’abdomen où il y a des organes vitaux alors que les voitures frappent plutôt dans les jambes », explique la porte-parole.
AÎNÉS SURREPRÉSENTÉS
Une autre explication est le vieillissement de la population, et donc qu’il y a davantage de personnes âgées vulnérables qui se déplacent.
« Ils représentent plus de la moitié des piétons tués sur les routes chaque année. Ça met en évidence le fait que nos aménagements ne sont pas faits pour protéger les piétons âgés. Ils n’ont pas le temps de traverser, ils marchent moins vite », illustre-t-elle.
Dans la ville de Québec, les piétons doivent attendre un feu de circulation exclusif pour traverser. Ce système peut laisser croire qu’ils sont mieux protégés. Mais est-ce le cas ?
« C’est assez controversé, car ça se fait au détriment de la mobilité et particulièrement de celle des piétons, dit Mme Robin. Typiquement, une phase exclusive aux piétons occupe moins de 15 % du temps. Ce qui veut dire que 85 % du temps le piéton est immobilisé. »
EFFET PERVERS
L’effet pervers est que le piéton finit par s’impatienter et traverse à un moment non prévu. L’automobiliste a aussi tendance à croire qu’il a la priorité aux endroits où il n’y a pas de lumière exclusive aux piétons.
« Ça ne favorise pas une bonne cohabitation. C’est une mesure adaptée à des milieux spécifiques comme les écoles. Mais on ne peut pas mettre ça en place partout », croit Mme Robin.
L’an dernier, la Ville de Montréal a annoncé pour sa part que le temps des feux pour piéton allait être augmenté de quatre à six secondes dans plusieurs secteurs à risque.